De nombreux élus de Mayotte estiment que les conditions de sécurité actuelles ne permettent pas la tenue de l’élection législative partielle, prévue ce dimanche. Ils réclament son report.
Le maire de Tsingoni, Mohamed Bacar, premier vice-président de l'association des maires et porte-parole du comité de coordination des élus, a évoqué ce samedi «des raisons de sécurité» pour justifier cette demande de report.
«Même si les mairies sont ouvertes, il n'y a pas de garantie que les conditions de sécurité soient réunies», a expliqué Mohamed Bacar, en évoquant des «risques de barrages et de soulèvements». Il a également fait part d'un problème de campagne électorale pour les huit candidats qui «n'ont pas pu voir leurs électeurs».
«La peur au ventre»
Plus tôt dans la semaine, Boina Dinouraini, candidat à la législative, avait également demandé le report, invoquant le fait que, la circulation étant impossible, certains n’avaient pu faire campagne, et confessant même avoir «la peur au ventre».
Le maire de Mamoudzou Mohamed Majani s'est désolidarisé de cette demande. «Je m'exclus de la demande du report, j'organise des élections en tant qu'agent de l'Etat, donc j'exécute. Ca appartient à l'État d'assurer la sécurité», a-t-il déclaré.
En cause, la grève générale décidée sur l’île. De nombreux barrages continuent à paralyser Mayotte en limitant les déplacements. Des manifestants menacent d’ailleurs de bloquer les bureaux de vote dimanche. La préfecture annonce pour sa part que les soixante-treize bureaux de vote prévus seront en mesure d’accueillir les électeurs.
Cette élection législative partielle est prévue suite à l’annulation de l’élection de juin 2017 en Ramlati Ali (LREM) par le Conseil Constitutionnel qui estimait que «la sincérité du scrutin» avait été «altérée» en raison du «faible écart» entre la candidate LREM et son dauphin, Elad Chakrina (LR).