Une amende a provoqué la colère d’une association d’aide aux sans-abris, qui a relayé l’information sur les réseaux sociaux.
L’amende, adressée par le réseau de transport lillois Transpole, s’élève à 200€. Ce sans-abri «a été verbalisé pour mendicité au sein de la station de métro gare Lille-Flandres», selon les informations de l’AFP.
L’association «Une Touche d’Espoir», qui distribue des repas aux sans-abris à Lille avait dès lundi partagé une photo de l’amende, expliquant notamment qu’un sans-abri «a déjà fini en garde à vue après avoir eu plusieurs de ces amendes».
L’association, qui s’interroge au sujet d’une éventuelle «chasse aux pauvres», note que, si un «sans-abri retrouve une situation et un emploi demain, il aura à assumer le recouvrement de ces sommes par la société Transpole ou le Trésor public». Une manière de «prolonger la pauvreté même s’il a les moyens de s’en sortir», selon «Une Touche d’Espoir».
«Une certaine forme de violence»
«C'est disproportionné, 200 euros pour un sans-abri c'est plusieurs nuits à l'hôtel. On ne comprend pas que face à une personne démunie on puisse agir avec une certaine forme de violence», a réagi Ibrahim Dergam, président de l'association, auprès de l'AFP.
Le réseau de transport s’est exprimé au travers d’un communiqué, expliquant notamment que les agents sont présents pour veiller «au respect du règlement d’utilisation du réseau». Un règlement parmi lequel figure «l’interdiction de pratiquer toute forme de mendicité dans l’enceinte de transport». «Toute personne contrevenant à cette disposition s’expose à une amende prévue pour les contraventions de quatrième classe», conclu le communiqué.
Depuis, Transpole s’est également défendu, indiquant notamment être engagé auprès des «personnes en situation de grande précarité», par le biais de l’association ABEJ Solidarité. Ainsi, deux éducateurs sont «présents quotidiennement sur le réseau et opèrent des maraudes afin de proposer aux personnes dans le besoin une aide et un accompagnement vers des structures d'hébergement, de soin ou d'emploi», détaille Transpole.