Un député LREM souhaite que les élèves de maternelle et primaire scolarisés dans les zones d'éducation prioritaire puissent bénéficier de petits-déjeuners gratuits (et équilibrés).
Ce jeudi, le gouvernement reçoit les conclusions de plusieurs groupes de travail qui planchent, depuis plusieurs semaines, sur la lutte contre la pauvreté et la protection des enfants qui subissent des inégalités, et ce dès l’école.
Certains des élèves de ces ZEP arrivent à l’école le ventre vide et ne mangent rien jusqu'au repas du midi. Une étude du Crédoc, menée en 2015, montrait que cela concernait en moyenne 3,4 enfants par classe au primaire et jusqu'à 5,2 dans les Rep+.
«Quand ils arrivent le ventre vide, vers 10h, il y a de l'anxiété, de l'agitation et des troubles de l'apprentissage», a expliqué sur RMC le député LREM Olivier Veran.
«Je n'en parlerais pas si le gouvernement n'y était pas ouvert. On peut imaginer ça dès la rentrée prochaine», a-t-il déclaré au HuffPost. «Il faut éviter les trucs sucrés mais ça peut être un fruit, une tartine avec du lait», a-t-il suggéré.
Améliorer la concentration
La mise en place de cette idée pourrait en effet améliorer la concentration des élèves en classe. L’étude du Credoc a révélé que 82% des professeurs évoquaient des enfants plus fatigués, 83% des élèves moins concentrés et attentifs et 61% des écoliers moins participatifs.
Pour Olivier Veran, nul besoin de loi pour ces petits-déjeuners gratuits. Il suffirait, selon lui, de débloquer un fonds de 10 millions d'euros, soit entre 2000 et 5000 euros par école. «Cela permettrait aussi de développer des circuits courts et d'avoir du bio à l'école», a-t-il précisé, ajoutant que cela pourrait ne pas être réservé aux ZEP.
L'école elle-même recevrait cette somme et se chargerait directement de l'organisation du petit-déjeuner. «Il ne faut pas négliger la valeur pédagogique du moment (le matin, ndlr). Certains enseignants qui mettent déjà en place des choses similaires en profitent pour prendre le temps de discuter avec les enfants, de faire de l'éducation à la santé ou à la nutrition», a souligné Olivier Veran.
Olivier Veran a également soumis l’idée de débloquer 17 millions d'euros supplémentaires pour que les communes qui ne le font pas encore puissent appliquer le tarif social pour la cantine le midi.