Édouard Philippe a confirmé la création d’un statut spécifique pour la Corse. Elle aura un article distinctif, dans la révision constitutionnelle, souhaité par le président de la République.
Le président de l’Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, et le président du Conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, ont été reçus durant plus de deux heures le lundi 13 mars, par le premier ministre à Matignon. Ils ont discuté des détails du statut de l'île et partagé leurs revendications nationalistes votées par la majorité à l'Assemblée de Corse, jeudi dernier.
#Matignon : Le Premier Ministre @EPhilippePM confirme qu'il y aura un article spécifique consacré à la #Corse, mais ne précisera la position du @gouvernementFR sur son contenu que dans les prochains jours pic.twitter.com/bw2aHxKHOG
— Gilles Simeoni (@Gilles_Simeoni) 12 mars 2018
Les nationalistes corses restent sur leur faim
À l’issue de leur entretien, Gilles Simeoni s’est dit déçu de ne pas avoir plus de précisions à propos du contenu de l’article. Selon lui, Édouard Philippe est donc resté flou, mais le gouvernement devrait donner un aperçu de sa position dans les prochains jours ou semaines. Le premier ministre a toutefois été clair quant à la notion d’«autonomie» de la Corse qui ne figurera pas dans la Constitution.
«Nous souhaiterions bien sûr qu’au sein de cet article, soit précisé que la corse bénéficiera d’un statut d’autonomie. Ce point-là n’est pas acté pour le moment», a expliqué Gilles Simeoni, invité dans la matinale de Jean-Pierre Elkabbach sur CNEWS.
L’emplacement de l’article spécifique pour la Corse dans la nouvelle Constitution n’a pas encore été mentionné. «On ne connait pas encore la numérotation, à l’évidence le gouvernement pencherait pour un article 72-5. Nous préférerions, sans doute, un article avec une autre numérotation mais là n’est pas l'essentiel, ce qui compte c'est le contenu», a estimé Gilles Simeoni.
En janvier, le président du Sénat, Gérard Larcher avait expliqué que l'article pouvait voir le jour uniquement dans un alinéa de l'article 72, qui est dédié aux collectivités territoriales. La place de l'article a une symbolique forte pour les nationalistes et indépendantistes corses.