Le président de l'Assemblée nationale, François de Rugy (LREM), a demandé mardi au président de LR, Laurent Wauquiez, de «s'excuser devant les Français» après ses déclarations choc, enregistrées à son insu et évoquant «une dictature totale en France».
«Je pense que M. Wauquiez devrait s'excuser devant les Français parce que ce sont les députés, une fois de plus, qui sont attaqués par des responsables politiques», a déclaré à la presse François de Rugy.
Dans de nouveaux extraits de déclarations choc de Laurent Wauquiez devant des étudiants lyonnais dévoilés lundi soir par TMC, on entent le président de LR dire : «Vous avez vu les guignols d'En Marche ? Ils sont tous avec le petit doigt sur la couture, ils doivent tous voter la même chose, quand ils osent apporter la moindre dissonance, ils se font taper dessus avec une matraque. Il n'y a aucun équilibre des pouvoirs en France. Donc il y a une dictature totale en France».
«Il lui appartient, s'il se situe toujours dans le champ des chefs de parti démocrates, de défendre notre démocratie parlementaire», a poursuivi François de Rugy, rappelant que Laurent Wauqiez est «chef de parti, président de région, a été député, ministre».
«Certains disent que ce sont les médias qui attaquent les députés mais la vérité, c'est qu'aujourd'hui, il y a un certain nombre de responsables politiques français qui attaquent les députés (...) et qui attaquent, à travers les députés, la démocratie parlementaire», a-t-il déploré.
«Oser dire que les députés sont des guignols» et «que nous serions devenus un régime totalitaire, c'est doublement insultant pour les députés (...) et, ce qui est plus grave, pour notre République», a-t-il poursuivi, dénonçant des «propos grossiers».
«C'est inadmissible, insupportable, pour les députés, de subir des attaques de la sorte de la part de gens qui ont exercé des mandats de député et qui ne devraient pas se laisser aller à un tel délire contre la démocratie parlementaire», a encore dit le président de l'Assemblée nationale.
Il a dit souhaiter que «les chefs de groupes parlementaires, y compris le président du groupe Les Républicains à l'Assemblée nationale, rappellent à l'ordre» sur le fait qu'il faut «garder le sens de la mesure, le sens des mots».