Une plainte pour «mise en danger de la vie d'autrui» a été déposée contre quatre grands fabricants de cigarettes par le Comité national contre le tabagisme (CNCT).
Philip Morris, British American Tobacco, Japan Tobacco International et Imperial Brands sont désormais visés par une plainte déposée au parquet de Paris.
L'annonce a été faite à l'AFP ce vendredi, par le CNCT, confirmant une information du Monde. L'association anti-tabac fustige «la teneur réelle en goudron et nicotine inhalée par les fumeurs [qui] serait entre deux et dix fois supérieure pour le goudron et cinq fois supérieure pour la nicotine».
Elle pointe du doigt «l'existence de minuscules trous» dans les filtres de cigarettes destinés à «falsifier les tests» en agissant comme un «système de ventilation invisible».
«Ce dispositif de micro-orifices dans le filtre des cigarettes empêche les autorités de savoir si les seuils de goudron, de nicotine, et de monoxyde de carbone qu'elles ont fixés sont dépassés», détaille l'association.
Selon elle, les micro-trous dans les filtres font baisser le taux des substances dangereuses uniquement lorsque la cigarette est testée par une machine mais pas quand elle est fumée par un individu, car les perforations au laser sont alors bloquées par les doigts et les lèvres du fumeur.
97 % des cigarettes seraient perforées
L'existence de «trous de ventilation» dans les filtres à cigarettes n'est pas nouvelle. Elle date, d'après le CNCT, de la fin des années 1950, au moment où les mesures du taux de goudrons et de nicotine ont commencé à être imposées aux Etats-Unis. «Aujourd'hui, 97% des cigarettes comportent des perforations invisibles du filtre», accuse le CNCT.
Et de conclure : «Notre objectif, c'est qu'on en parle et que les Français comprennent quel est le comportement de cette industrie»
La mention des taux de goudron et de nicotine ne figure plus sur les paquets depuis l'apparition du paquet neutre le 1er janvier 2017. Pourtant, le tabac, responsable de cancers et de maladies cardiovasculaires, cause chaque année près de 75.000 décès en France.