Emmanuel Macron est attendu mercredi en Tunisie pour «soutenir la transition démocratique» de ce pays fragilisé par les difficultés économiques et sociales, sept ans après sa révolution.
Le président français arrive en milieu d'après-midi à Tunis, deux semaines après une nouvelle poussée de fièvre marquée par des manifestations, dont certaines ont dégénéré en émeutes nocturnes, dans plusieurs villes tunisiennes.
Mais Emmanuel Macron place sa visite d'Etat, la première à ce niveau dans un pays arabe depuis son élection, sous le signe de l'optimisme. Il s'agit, selon l'Elysée, d'«apporter son soutien à l'expérience démocratique tunisienne, qui est la seule expérience de transition réussie après les Printemps arabes» de 2011.
Le chef de l'Etat le fera en particulier en s'adressant jeudi aux députés à l'Assemblée du peuple, en rencontrant des responsables de la dynamique société civile et en discutant à bâtons rompus avec des habitants, comme il en a pris l'habitude lors de ses voyages.
«La relation avec la Tunisie est prioritaire» car les liens entre les deux pays «sont exceptionnels», avait déclaré Emmanuel Macron en recevant son homologue Béji Caïd Essebsi, 91 ans, en décembre à l'Elysée.
Mais, au delà des mots, les Tunisiens réclament surtout des gestes concrets de la part de l'ancienne puissance coloniale. «Ils n’attendent plus grande chose des promesses de soutien des responsables étrangers et n’y croient qu’à moitié», souligne le politologue tunisien Selim Kharrat. «En 2011, on nous avait promis un plan Marshall et des aides exceptionnelles qui ne sont jamais venues. Plus récemment, beaucoup de promesses ont été faites dans le cadre du sommet Tunisie 2020, mais on voit que c’est rarement suivi par des faits palpables sur le terrain et dans le vécu du Tunisien lambda», selon lui.
La présidence française indique qu'une série d'accords économiques, sécuritaire, universitaires et culturels seront signés à l'occasion des entretiens avec le président Essebsi et le Premier ministre Youssef Chahed.