L'assassin du préfet Claude Erignac espérait être transféré dans la prison de Borgo au sud de Bastia (Corse). Or, le Conseil d'Etat a rejeté son pourvoi concernant la levée de son inscription sur le registre des détenus particulièrement signalés (DPS), empêchant ainsi son extradition.
Depuis 2003, son inscription au registre DPS est prolongée de manière automatique tous les ans, en raison des liens en Yvan Colonna et la mouvance indépendantiste corse. «C'est une reconduction systématique : le renouvellement est toujours motivé de la même manière», avait signalé son avocat à l'audience.
Or, tous les détenus inscrits sur le registre DPS doivent être incarcérés dans un établissement de haute sécurité. Ce qui n'est pas le cas pour le centre pénitentiaire de Borgo, au sud de Bastia.
Pourtant, Yvan Colonna serait, selon son avocat, «un détenu modèle» pour qui «il n'y a aucun risque d'évasion».
Un argument qui n'a pas convaincu le Conseil d'Etat. Interrogé par Europe 1, ce dernier estime qu'il n'est «pas établi» que le détenu «aurait entendu rompre tout lien avec cette mouvance». En effet, son transfert figure par les revendications majeures des nationalistes récemment élus à Assemblée de Corse. D'ailleurs, leur chef de file Gilles Simeoni fut l'un de ses avocats.
Face à ce rejet, Me Spinosi a annoncé à l'AFP son intention de «saisir la Cour européenne des droits de l'Homme». Faute «d'une solution juridique», ce dernier espère désormais «trouver une solution politique». Car «tant qu'Yvan Colonna n'aura pas été rapproché, le gouvernement ne pourra pas dire qu'il travaille à la question du rapprochement des détenus corses», tient-il à signaler.