Un «projet d'accord» issu de négociations, qui prévoit notamment la création de 1.100 emplois, a été soumis vendredi soir aux syndicats de surveillants de prison et à la ministre de la Justice, qui s'est rendue en Corse après une agression au centre pénitentiaire de Borgo.
Le document, publié sur le site de l'Ufap-Unsa (majoritaire) prévoit notamment la création de 1.100 emplois de surveillants sur quatre ans, «dont une première tranche de 100 emplois dès 2018». Le texte prévoit aussi des mesures pour améliorer la sécurité des gardiens et un régime de détention défini pour les «détenus terroristes et radicalisés», permettant une «étanchéité totale de la gestion des détenus les plus dangereux».
Le texte, qui a été soumis à la ministre de la Justice Nicole Belloubet ainsi qu'aux deux syndicats ayant participé aux négociations entamées mardi, l'Ufap-Unsa et à la CGT-Pénitentiaire, doit maintenant être examiné par les surveillants.
Une fois qu'elles auront examiné ce «relevé de conclusions», «soit nos bases souhaitent conclure l'accord (...), soit elles nous demandent de ne pas signer et de repartir dans l'action», a expliqué Christopher Dorangeville, secrétaire général de la CGT-Pénitentiaire. L'Ufap-Unsa va également consulter ses adhérents avant de décider de la marche à suivre.
Le troisième syndicat principal, FO, n'a pas participé aux négociations avec la Chancellerie.
Mouvement de blocage
Les surveillants de prison ont lancé leur mouvement national de blocage des prisons il y a quatre jours, après l'agression le 11 janvier de surveillants par un détenu jihadiste à Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais).
Depuis, d'autres agressions ont crispé les négociations avec l'Administration pénitentiaire. Vendredi, deux gardiens de prison ont été blessés par un détenu signalé pour radicalisation, peut-être aidé par des complices, dans le centre pénitentiaire de Borgo en Haute-Corse où s'est rendue la garde des Sceaux.
Selon la DAP, 80 établissements sur 188 ont été bloqués vendredi.