Après plus de trois ans de mandat, Anne Hidalgo va devoir gérer d’importants défis au cours des prochains mois.
De la qualité de l’air à l’attractivité économique, en passant par les transports et la sécurité dans la capitale, les dossiers qui touchent directement le quotidien des Parisiens sont en effet nombreux. Et la maire de Paris compte les mener à bien.
Que peuvent attendre les Parisiens de cette année ?
2018 sera une année importante. On a eu de belles victoires en 2017 : les JO, le retour des touristes, Paris au premier plan international. Cela se traduira par des retombées utiles pour la vie quotidienne des Parisiens. Grâce à l’organisation des Jeux, par exemple, nous allons créer des emplois à Paris et en Ile-de-France, dans les secteurs traditionnels comme dans les start-up, et améliorer les emplois existants.
Et pour les familles ?
Nous sommes le premier département de France en nombre de crèches, avec 35 000 places disponibles. Nous allons en ouvrir 1 000 de plus en 2018. C’est important pour que les parents concilient vies personnelle et professionnelle. Nous allons aussi faciliter la mobilité de nos aînés, en rendant, à partir de juin, leur carte Navigo gratuite et en instaurant un numéro vert qui leur permettra d’être accompagnés dans leurs sorties.
Le combat contre la pollution reste-t-il une priorité, malgré les réticences de certains ?
La pollution à Paris a baissé de 30 % en dix ans. C’est une satisfaction. Mais elle provoque encore 2 500 décès par an dans la ville, 6 000 dans la métropole. C’est la santé de nos enfants qui est en jeu. La maire que je suis a le devoir d’agir. Nous allons poursuivre notre ambition pour le vélo et toutes les formes de mobilités propres.
Justement, comment réagissez-vous au lancement difficile du nouveau Vélib’ ?
On change de prestataire, il est logique qu’il y ait une période de transition. Mais le calendrier des travaux doit être respecté. Avec Patrick Ollier (président du Grand Paris) et Catherine Baratti-Elbaz (présidente du Syndicat Vélib’ métropole), nous avons tapé du poing sur la table, en disant au nouveau gestionnaire Smovengo : vous devez mettre les moyens pour respecter les délais.
D’éventuelles sanctions sont-elles à l’ordre du jour ?
En cas de retard, le contrat prévoit des pénalités financières importantes pour Smovengo. Je souhaite qu’elles soient utilisées pour dédommager les usagers.
D’autres vélos en libre-service s’implantent, tels Gobee.bike, Ofo et oBike. C’est une bonne chose ?
Il est positif que de nouvelles offres complètent Vélib’. Mais je n’accepte pas l’anarchie : ces vélos ne doivent pas être laissés n’importe comment et gêner les piétons. Mes adjoints ont réuni les entreprises concernées pour établir une charte de bonnes pratiques. Nous travaillons aussi à faire payer à ces entreprises la place qu’elles occupent dans les rues.
Le nouveau système privatisé de verbalisation du stationnement semble déjà être efficace…
Il y a encore des ajustements à trouver, mais je suis plutôt satisfaite du démarrage. Nous partions d’une situation anormale : seul 1 visiteur sur 10 payait son stationnement. Utiliser l’espace public pour garer sa voiture, ce n’est pas gratuit. Les Parisiens, avec leurs impôts, payent l’entretien de ces places, des chaussées. Il est normal que les visiteurs contribuent aussi. Et rien ne change pour ceux qui payaient déjà leur ticket.
Sur le plan sécuritaire, que prévoyez-vous ?
La menace terroriste perdure et nécessite des dispositifs. Nous œuvrons avec le préfet de police et le procureur de la République sur cette question, ainsi que sur celle de la lutte contre la radicalisation. Grâce à la loi sur le statut de Paris, depuis le 1er janvier 2018, la lutte contre les incivilités est assurée par les agents municipaux. La police nationale, avec le soutien des militaires de Sentinelle, peut se concentrer sur ses missions prioritaires : sécuriser la ville et faire respecter l’ordre public.
Vous projetez-vous déjà sur l’élection de 2020 ?
Dire que Paris ne m’intéresserait pas, aujourd’hui et demain, ce serait mentir. Mais je suis entièrement concentrée sur mon mandat actuel. M’occuper des Parisiens, c’est ma vocation.