«Le viol est un crime. Mais la drague insistante ou maladroite n'est pas un délit, ni la galanterie une agression machiste», ainsi débute un texte manifeste publié dans le Monde ce mardi, et signé par cent personnalités féminines françaises dont Catherine Deneuve, Catherine Robbe-Grillet, Brigitte Lahaie ou Elisabeth Levy.
Cette tribune s'inquiète de la «libération de la parole», conséquence de l'affaire Weinstein.
«Désormais, on nous intime de parler comme il faut, de taire ce qui fâche, et celles qui se refusent de se plier à de telles injonctions sont regardées comme des traitresses, des complices !», s'insurgent ainsi les signataires.
Ces cent personnalités estiment d'une part que cette libération de la parole est devenue une justice expéditive qui fait «déjà des victimes», et d'autre part qu'elle enferme les femmes dans un statut de victimes.
Aussi, le manifeste plaide-t-il pour une nécessaire «liberté d'importuner» des hommes.
L'incompréhension des internautes
Aussitôt dévoilé, le texte a provoqué un tollé sur la Toile. Beaucoup d'internautes s'indignant de cette «liberté d'importuner».
En Italie, @AsiaArgento a été insultée après avoir témoigné. En France, des femmes célèbres, dont Catherine Deneuve, s’expriment pour « la liberté d’importuner ». C’est si confortable de critiquer le sexisme de l’Amérique de Trump et de ne pas regarder ce qui cloche chez nous. https://t.co/TuDB1bYBod
— Fabien Randanne (@fabrandanne) 9 janvier 2018
Des femmes signent une tribune dans @lemondefr pour défendre le droit d'agresser sexuellement les femmes (et pour insulter les féministes).
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2018 s'annonce bien. pic.twitter.com/DL2ACuxhVW— Caroline De Haas (@carolinedehaas) 9 janvier 2018
Le courage du côté de celles et ceux qui souhaitent verrouiller les paroles des victimes et défendent la "liberté d'importuner". Ben voyons. https://t.co/Wxl50jFqoF
— Lauren Bastide (@laurenbastide) 9 janvier 2018