La co-officialité de la langue corse et du français, une revendication des nationalistes corses, «n'est pas envisageable», a déclaré vendredi Jacqueline Gourault, ministre auprès du ministre de l'Intérieur et chargée du dossier corse, en visite à Ajaccio.
«La langue de la République française est le français», a insisté la ministre, qui avait plus tôt dans la journée rencontré Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni, élus à la tête de la nouvelle collectivité territoriale unique de Corse.
A la question d'un journaliste, lors d'un point-presse, «le déblocage constitutionnel n'inclut donc pas la question de la langue corse ?», Jacqueline Gourault a répondu : »non, absolument pas». Cela «n'empêche pas de reconnaitre les langues, et notamment la langue corse et de faciliter son développement», a-t-elle ajouté.
Jacqueline Gourault a indiqué avoir parlé avec les deux dirigeants nationalistes de «la réforme de la Constitution, qui est prévue par le président de la République», évoquant «le droit à l'expérimentation». «Il y a des adaptations qui sont nécessaires de la loi sur les territoires et naturellement, c'est quelque chose qui pourra débloquer un certain nombre de sujets concernant la Corse», a ajouté la ministre.
Visite de Macron en février
L'indépendantiste Jean-Guy Talamoni, président de l'Assemblée de Corse, avait estimé à l'issue de sa rencontre avec la ministre : «On est clairement en présence d'un déblocage de la question constitutionnelle». Les élus nationalistes, qui attendent «un geste politique fort» de l'exécutif, pour reprendre la déclaration de Gilles Simeoni mardi, ont cependant tous deux prévenu qu'ils allaient rester «extrêmement prudents».
Ils doivent être reçus par le Premier ministre à Matignon le 22 janvier, avant une première visite en Corse du président Emmanuel Macron le 6 février sur l'île de Beauté, annoncée officiellement par Mme Gourault.