Après plusieurs opérations coup de poing menées dans des Apple Store, le géant américain assigne en référé l'association Attac et demande à la justice française d'interdire l'accès de ses magasins aux militants altermondialistes.
Dans sa lettre d'assignation, adressée au Tribunal de grande instance (TGI) de Paris le 21 décembre dernier et révélée par France Info, la multinationale américaine requiert une interdiction d'une durée de trois ans. Si elle n'est pas respectée, les militants risqueraient une astreinte de 150 000 euros pour violation de l'interdiction et une amende de 3000 euros à verser directement à Apple.
Dans ce même document, les dirigeants de l'entreprise d'high-tech accusent les militants d'Attac de «vandaliser leurs magasins et de mettre en péril la sécurité des employés et des clients». Le «préjudice commercial» est également invoqué.
Le 2 décembre dernier, les militants avaient occupé plusieurs magasins de la marque, un peu partout en France. Slogans, banderoles et peinture sur les murs : les altermondialistes exigeaient du géant américain qu'elle «paye ses impôts». L'entreprise de Cupertino vise en particulier l'occupation d'un Apple Store parisien, place de l'Opéra.
Une trentaine de militants avaient investi l'Apple Store de Marseille, le 2 décembre dernier13 milliards d'euros d'amende à verser à l'Union européenne
Dominique Plihon, l'un des porte-paroles d'Attac, répond qu'«il n'y a pas de vandalisme car nous sommes simplement rentrés dans les magasins d'Apple d'une manière festive et bon enfant, avec de la musique et du théâtre».
Convoqué en urgence au tribunal, le membre de l'association dénonce «une manière de nous bâillonner et de faire diversion par rapport à raison principale de nos actions». Avec la campagne #ApplePayeTesImpôts, Attac dénonce «l'évasion fiscale massive» pratiquée par le géant à la pomme.
Même scène d'occupation à l'Apple Store de Paris-Opéra, le 2 décembreApple continue de résister au versement de 13 milliards d'euros exigé par l'Union européenne suite à une condamnation du 30 août 2017 pour avoir bénéficié d'aides d'Etat illégales en Irlande.
L'audience est prévue pour le 12 février. L'avocat d'Attac, maître Julien Pignon, compte riposter face «des accusations totalement disproportionnées au regard d'un principe supérieur : la liberté d’expression et la liberté de manifestation, garanties par la loi française et la Convention européenne de sauvegarde des Droits de l'Homme».