Soixante coups de tournevis à la tête, épilogue d'une vie conjugale émaillée de viols et de sévices. Aux assises de Seine-Saint-Denis, un ouvrier portugais a été condamné ce vendredi 15 décembre à 25 ans de réclusion criminelle pour avoir assassiné son ex-femme.
Une peine «sévère» mais «pas injustifiée», a commenté Pierre Audouin, l'avocat de l'ouvrier, Carlos Silva Domingues, 51 ans.
L'avocate générale avait demandé à la cour de lui infliger 30 ans de réclusion criminelle, avec une période de sûreté de 15 ans.
25 ans de violences insoutenables
Dans un réquisitoire implacable, la magistrate a rappelé comment Madeleine, une femme de ménage de 51 ans, avait été «massacrée» un matin de septembre 2014 dans le box de son parking à Neuilly-sur-Marne, en Ile-de-France : «une scène de crime qui, si on la voyait dans un film hollywoodien, nous semblerait caricaturale, car trop violente».
«Assassinée car elle voulait mettre fin à une vie de violences», a résumé l'avocate générale à propos du meurtre de cette femme qui avait «trouvé le courage de dire stop» à l'emprise d'un mari violent, jusqu'à le faire condamner à trois ans de prison - dont la moitié avec sursis - en 2013 et divorcer début 2014.
L'avocate des parties civiles, Me Pauline Manesse, avait également souligné le caractère «à part» de cette victime qui était parvenue à maintes reprises à déposer plainte, malgré les représailles.
«A son retour après sa première nuit de garde à vue, en 1996, son mari l'avait enchaînée au radiateur avant de la violer», a-t-elle ainsi raconté.
Me Manesse a en outre dénoncé la «lâcheté» d'un homme «manipulateur», qui, une fois son crime perpétré, retourne se raser avant de partir bricoler chez un voisin.
Carlos Silva Domingues n'envisage pas pour l'heure de faire appel.