Le spécialiste français de la sécurité numérique Gemalto a annoncé jeudi la suppression prochaine de 288 emplois en France, soit près de 10% de ses effectifs dans le pays, en raison de difficultés sur ses marchés historiques des cartes SIM et des cartes bancaires à puce.
Ce "projet" de réduction des effectifs s'inscrit dans le cadre du "plan de transition" annoncé en avril pour rétablir les marges du groupe, qui a revu plusieurs fois ses ambitions à la baisse depuis le début de l'année.
Le résultat des opérations opérationnelles est ainsi attendu en baisse de 28 à 35% en 2017, entre 293 et 323 millions d'euros (contre 453 millions l'année précédente), quand la direction tablait encore sur 660 millions au début de l'année. Le marché traditionnel de la carte SIM ne croît plus en volume, et décroît en valeur, tandis que sa remplaçante, l'e-SIM --une carte intégrée aux appareils--, tarde à décoller.
"Le marché se tasse, il est en forte baisse, et il le sera pendant les années qui viennent jusqu'à tant que cette nouvelle génération de cartes SIM arrive un jour", a indiqué à l'AFP Frédéric Vasnier, vice-président en charge des services mobiles et de l'internet des objets.Le groupe français est parallèlement confronté à un trou d'air après la conversion --tardive, et très rapide-- des Etats-Unis aux cartes à puces. Les banques, magasins et autres organismes de crédit croulent sous les stocks après en avoir acheté trop, et une normalisation du marché n'est pas attendue avant plusieurs trimestres.
"Comme le gâteau --si je puis dire-- est en réduction, il fait lui aussi l'objet d'une agressivité commerciale et d'une baisse des prix importante", a commenté M. Vasnier. "Gemalto est donc contraint d'étendre les efforts de rationalisation à ses activités en France afin de rester compétitif sur ses marchés historiques, mais également de soutenir le développement de ses relais de croissance que sont les activités Programmes gouvernementaux, Machine-to-Machine (les objets connectés, ndlr) et Entreprises", a expliqué la direction dans un communiqué.
"Le projet de réorganisation présenté ce jour concerne les différentes activités opérationnelles (...) ainsi que les fonctions support du groupe dans leur ensemble", a-t-elle détaillé. Le 288 suppressions d'emplois concernent concrètement les sites de Gémenos et La Ciotat (Bouches-du-Rhône) et Meudon (Hauts-de-Seine), avec "262 licenciements potentiels maximum" et une trentaine de reclassements envisagés, selon une porte-parole.