Fondé dans la perspective de la présidentielle, le parti veut aujourd’hui évoluer pour incarner une alternative crédible au pouvoir en place.
Elle veut transformer l’essai. Portée par de bons scores aux dernières élections, La France insoumise (LFI) va tenter de s’organiser, ce week-end, lors de sa Convention nationale, à Clermont-Ferrand, pour durer.
Ce week-end à #ClermontFerrand, la France insoumise organise la séance de clôture de sa 3e convention. À suivre en direct ! #ConventionFi pic.twitter.com/YOPRO8MBjz
— La France insoumise (@FranceInsoumise) 23 novembre 2017
Pendant deux jours, 1 500 militants débattront autour de Jean-Luc Mélenchon avec une ambition : transformer un mouvement né et taillé pour accompagner une campagne électorale en mouvement politique pérenne. Le but étant d’incarner la principale opposition à La République en marche, tant au niveau des idées, résolument de gauche, que du mode de fonctionnement.
Une force qui se veut différente
«Inclusif», «populaire», «bienveillant»... Les Insoumis multiplient les qualificatifs pour leur mouvement, crédité de 33 % de bonnes opinions, selon un récent sondage Ifop. L’organisation, qui fêtera ses deux ans d’existence en février, a la particularité de n’avoir toujours ni chef, ni exécutif officiel.
Et pour cause, elle se veut «polycentrique», revendiquant cinq mille groupes d’action sur le territoire. Et, du moins pour les grandes décisions, l’ensemble des Insoumis est consulté via Internet. Fort de 550 000 militants, LFI entend ainsi se développer sur un «militantisme personnalisé».
Si l’organisation cherche à se distinguer de la sorte, c’est d’abord pour s’imposer face aux autres partis. A savoir le PS et LR, en pleine reconstruction, mais surtout LREM, «un parti politique traditionnel» qui ferait figure de contre-exemple, selon les Insoumis.
L’enjeu ? «Montrer que LFI n’est pas seulement une écurie présidentielle, ni un simple parti d’opposition, mais bien une force d’alternance crédible», relève Frédéric Dabi de l’Ifop. D’ailleurs, même si Mélenchon avait admis fin octobre que Macron «a le point pour l’instant», le mouvement ne cesse de se dire «prêt à gouverner immédiatement».
Des écueils à surmonter
Mais LFI, minée par l’échec de la mobilisation contre les réformes de l’exécutif, risque d’avoir du mal à peser. Numériquement, d’abord : seuls 17 Insoumis siègent à l’Assemblée. Et, selon Frédéric Dabi, «tous sont encore scotchés à Jean-Luc Mélenchon» qui, dans les faits, reste «au sommet de la pyramide».
Outre la nécessité de faire émerger d’autres figures, LFI doit aussi désamorcer des polémiques : propos de Danièle Obono sur les Indigènes de la République, logement social quitté en hâte par Alexis Corbière, départ de Raquel Garrido, sortie de Mélenchon sur les nationalistes corses... Autant de controverses qui alimentent les tensions internes, et contrarient le projet d’incarner l’alternative à gauche.