«Je demande au gouvernement de publier un décret qui nous permette de sanctionner les plateformes qui ne respectent pas la loi», a déclaré lundi Ian Brossat, adjoint PCF au Logement de la mairie de Paris, interpellé sur la question d'Airbnb.
«Aujourd'hui, on sanctionne les propriétaires qui louent illégalement mais on ne sanctionne pas les plateformes (de meublés touristiques, ndlr), contrairement à d'autres pays, notamment l'Espagne», a déploré Ian Brossat, interrogé par franceinfo.
Le PDG d'Airbnb a fait réagir la mairie de Paris mardi dernier, en annonçant que sa plateforme allait limiter à 120 jours par an ses locations de meublés touristiques dans quatre arrondissements du centre de Paris à partir de janvier 2018. Or, depuis 2016, une loi impose cette règle dans toute la capitale.
«La loi dit deux choses : premièrement, vous n'avez pas le droit de louer votre logement au-delà de 120 jours par an, et deuxièmement, les plateformes, notamment Airbnb, sont tenues de retirer les annonces présentes au-delà de 120 jours par an», détaille Ian Brossat.
«La loi doit s'appliquer partout»
«Que nous dit le PDG d'Airbnb ? Il nous dit : "On appliquera la loi dans quatre arrondissements de Paris". Aux dernières nouvelles, à Paris, il n'y a pas quatre mais vingt arrondissements. (...) La loi doit s'appliquer partout et donc dans les vingt arrondissements de Paris», s'est-il indigné.
«La réalité c'est qu'à Paris, nous avons maintenant un développement frénétique des locations touristiques. Vous avez, depuis cinq ans, 20.000 logements qui ont été transformés en meublés touristiques, c'est-à-dire en réalité en hôtels clandestins», a dénoncé l'adjoint.
«Si on veut effectivement réguler ce marché, il faut que les plateformes soient responsabilisées», estime Ian Brossat, pour qui la «trentaine d’agents de la Ville de Paris» qui surveillent les locations ne suffit pas.
Paris est une destination incontournable pour Airbnb, avec 65.000 logements revendiqués.