Le ministère de la Culture vient de donner raison au Conseil représentatif des associations noires de France (Cran) en appelant à bannir un mot de vocabulaire très utilisé du jargon littéraire.
Le cabinet a en effet publié un communiqué appelant les professionnels du monde littéraire et des médias à ne plus utiliser le mot «nègre», soit une personne dont les écrits sont signés par un autre. Il conseille de préférer le terme de «prête-plume» ou d'«écrivain de l'ombre» notamment.
«Considérant que le terme 'nègre (littéraire)' est inapproprié pour désigner la fonction ou le métier d'écrivain de substitution, il est proposé, après consultation des membres de la Commission d'enrichissement de la langue française, d'employer le terme 'prête-plume', notamment utilisé en Amérique du Nord, ou encore, en fonction des contextes, les termes 'auteur ou écrivain ou plume cachée', voire 'auteur ou écrivain ou plume de l'ombre'», a estimé le ministère de Françoise Nyssen.
D'autres termes polémique
En mars 2016, Nelly Buffon, à la tête d'une agence littéraire, avait fait appel au Cran pour dénoncer l'utilisation du mot «nègre». «En effet, avec l’essor de l’esclavage colonial, cette formule s’est imposée dans le monde littéraire, justement parce le 'nègre', est celui qui fait tout le travail, sans en retirer le véritable bénéfice», précise le Cran.
A l'automne 2014, l'institution avait déjà réussi à faire disparaître les noms de pâtisseries à connotation raciste («Négro» et «Bamboula») des étals de boulangerie. En février 2017, la salle «Le bal nègre», située dans le 15ème arrondissement de Paris, avait également été débaptisée avant de rouvrir un mois plus tard avec une nouvelle façade. Désormais, elle est connue sous le nom de «bal de la rue Blomet».