Après Clichy-sous-Bois lundi, Emmanuel Macron a détaillé mardi à Tourcoing, une des villes du Nord les plus pauvres de France, une série de mesures en faveur des habitants des quartiers populaires.
Le président de la République a appelé à une «mobilisation nationale pour les villes et pour les quartiers». «Ma conviction, c'est que l'Etat ne sait pas tout. Il faut co-construire ces solutions avec les élus, les collectivités, mais aussi les habitants eux-même», a-t-il dit, promettant «un plan de bataille clair, avec une mobilisation pleine et entière».
LIVE (cette vidéo est diffusée en direct et sans montage).
Il faut une nouvelle méthode pour les quartiers. Laquelle ? Toutes les précisions dans mon discours. https://t.co/B1FTbgPiHu— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 14 novembre 2017
Le chef de l'Etat a notamment annoncé que les crédits de la politique de la ville seront sanctuarisés pendant toute la durée du quinquennat. Premier mot d'ordre à propos des communes concernées : «Personne ne perdra le moindre crédit en 2018».
Une réponse à son image de «président des riches»
«Je ne sais pas ce que veux dire "mener une politique pour les riches". Je sais en revanche que, quand il n'y a pas d'entrepreneurs qui réussissent, les quartiers ne se portent pas bien.»
Le président de la République a lié politique sociale et réussite économique dans son discours. Et prend l'exemple du développeur d'Ankama, développeur de jeux vidéo de la région de Tourcoing, qu'il devait visiter ce matin.
Aux petits soins de la police
Défis immenses de la politique de la ville, difficultés de l'enclavement géographique, chocs de la transition économique et de la mondialisation... caractérisent les quartiers difficiles de l'Hexagone, selon le chef de l'Etat. «Bien souvent dans ces quartiers, les seuls services publics que l'on voit, c'est la police.»
Sa volonté ? «Ramener le droit commun dans les quartiers», entre autres. Ainsi, «sur les 10 000 créations d'emplois dans la police et la gendarmerie, les efforts seront bien entendus concentrés dans les quartiers les plus en difficulté».
«Ce sont aussi dans ces quartiers en difficulté que nous allons expérimenter la police de proximité», a annoncé Emmanuel Macron.
Une garde d'enfants facilitée
Le chef de l'Etat évoque désormais la hausse de l'allocation pour la garde d'enfants dès l'an prochain pour les familles monoparentales, annoncée fin septembre et qui représente un supplément de «138 euros par mois».
«Dans les quartiers, la pauvreté a le visage des femmes seules et de leurs enfants. C'est pourquoi nous avons majoré de 30% le complément du mode de garde dans les familles monoparentales», a-t-il déclaré.
Mieux lutter contre la radicalisation
«Je ne confondrai jamais les quelques milliers de personnes radicalisés et les habitants des quartiers populaires. Mais il faut tout de même en parler : les radicalisés sont nés, ont grandi, et ont été à l'école de la République», a affirmé Emmanuel Macron. «D'ici au début de l'année prochaine, une quinzaine de plans de lutte contre la radicalisation» seront mis en place, a-t-il annoncé.
La question de la discrimination à l'embauche
«Des enquêtes spécifiques de l'inspection du travail doivent traquer les entreprises qui ont recours à ces pratiques [de discrimination à l'embauche] et publier les noms de celles qui ne jouent pas le jeu», a estimé le chef de l'Etat.
Avant de conclure par une promesse : «Durant les cinq années qui viennent, la République donnera de la considération aux habitants des quartiers populaires. J'en serai le garant.»