La SNCF est convoquée le 20 décembre par le juge chargé de l'enquête sur le déraillement d'une rame d'essai du TGV Est en 2015 en vue de sa mise en examen, a indiqué samedi le groupe ferroviaire à l'AFP.
Sa filiale Systra, qui s'occupe des essais, est pour sa part convoquée le 18 décembre pour les mêmes raisons, a-t-il ajouté. Le quotidien Libération, qui a révélé ces deux convocations, précise qu'elles ont été envoyées en vue d'une «mise en examen pour homicide et blessures involontaires».
L'accident, le 14 novembre 2015, avait fait 11 morts et 42 blessés. Le TGV qui effectuait son dernier test sur le tronçon de la ligne à grande vitesse (LGV) Paris-Strasbourg avait déraillé à l'entrée de la courbe de raccordement de la ligne nouvelle avec la ligne classique sur la commune d'Eckwersheim (Bas-Rhin), à 20 km de Strasbourg, avant de percuter un pont. Il s'agit du premier déraillement mortel dans l'histoire du TGV depuis sa mise en service en 1981.
Une vitesse excessive pointée du doigt
Le président de la SNCF, Guillaume Pepy, se rendra mardi à Strasbourg pour rencontrer les familles des victimes «comme chaque année» depuis l'accident, a précisé un porte-parole. «Il se rend en Alsace en tant que patron de l'entreprise et en tant que transporteur qui suit le dossier», a-t-il ajouté.
Dans cette enquête, menée sous l'autorité de juges d'instruction du pôle «Accidents collectifs» du tribunal de grande instance de Paris, deux employés de la SNCF et un salarié de Systra ont été mis en examen pour homicides et blessures involontaires et placés sous contrôle judiciaire en octobre 2016.
Plusieurs expertises, dont une du Bureau d'enquêtes sur les accidents de transport terrestre (BEA-TT), ont déjà pointé une vitesse excessive comme étant la cause du déraillement. Le train avait abordé une courbe à 265 km/h, alors que la vitesse prescrite pour cet essai était de 176 km/h, selon l'enquête du BEA. Au point de déraillement, il circulait à 243 km/h.