Dans le cadre de la déclaration de politique générale, onze vaccins infantiles sont devenus obligatoires depuis le 1er janvier 2018.
Actuellement, seuls trois vaccins (contre la diphtérie, le tétanos et la polio) sont actuellement imposés aux enfants.
La ministre de la santé, Agnès Buzyin avait notamment pointé la résurgence de certains maladies, comme la rougeole. «Il n’est pas tolérable que des enfants en meurent : dix sont décédés depuis 2008 […] On a le même problème avec la méningite. Il n’est pas supportable qu’un ado de 15 ans puisse en mourir parce qu’il n’est pas vacciné», avait-elle ainsi soutenu. Au début de l'année, 30.000 étudiants et employés du campus de Dijon avaient d'ailleurs dû se faire vacciner d'urgence contre la méningite suite à la mort de deux étudiantes.
Le projet de la ministre de la Santé avait été approuvé par un comité de deux cents médecins et responsables hospitaliers le 29 juin dernier, et suite à l’annonce du Premier ministre, ce sont ainsi les vaccins contre la coqueluche, la rougeole, les oreillons, la rubéole, l’hépatite B, la bactérie Haemophilus influenzae, le pneumocoque et le méningocoque C qui deviendront obligatoires en 2018.
Selon la feuille de route du ministère de la Santé, cette nouvelle mesure sera testée pendant une période d’essai, allant de cinq à dix ans.
Une mesure déjà controversée
Malgré ce souci de prévenir les maladies graves, la contrainte de faire vacciner ses enfants n’est pas toujours bien accueillie par les parents, qui craignent les éventuels effets secondaires de ces injections. Certains refusent même catégoriquement de faire vacciner leur progéniture, et risquent, pour cette prise de position, d’écoper de six mois d'emprisonnement, assortis de 3.750 euros d'amende.
D’autres citoyens considèrent pour leur part que l’obligation des vaccins découle d’une pression exercée par les lobbys pharmaceutiques, qui y trouveraient un moyen de s’enrichir. La députée européenne écologiste Michèle Rivasi, biologiste agrégée et coauteur du livre «Le racket des laboratoires pharmaceutiques et comment en sortir» (2015), a d’ailleurs affirmé dans une tribune le 17 juin dernier que «ce passage en force, accompagné de propos fermant la porte à tout débat sur le sujet, est sidérant alors que s’accentue la défiance de nos concitoyens envers les vaccins».
Conscients de cette «défiance» évoquée par la députée, des sociétés scientifiques et médicales avaient appuyé le projet de la ministre dans un communiqué le 26 juin dernier, arguant que «l’élargissement provisoire des obligations [était] la seule réponse aujourd’hui adaptée face au danger que représentent ces maladies infectieuses», et que la crainte autour des vaccins «expos[ait] les patients, en particulier les plus vulnérables, à des risques non acceptables».
Interrogée par le Parisien sur la nécessité de passer par l’obligation, la ministre de la Santé avait répondu qu’«il y a des fois où l’obligation est une bonne chose pour permettre à la société d’évoluer».
Une injonction qui touche au libre arbitre pour certains citoyens, qui prônent la liberté de choisir, ou non, de vacciner les enfants. Ainsi, pour Augustin de Livois, président de l’Institut pour la protection de la santé naturelle cité le 17 juin dernier par Le Monde, la mise en place de cette mesure «constituerait un recul sans précédent de nos libertés ainsi qu’un parfait mépris pour les victimes de la vaccination qui, sans être nombreuses, existent et méritent d’être prises en compte».