Les 10 membres de l'académie Goncourt ont dévoilé, lundi 30 octobre, la troisième et dernière sélection de l'édition 2017. Yannick Haenel, Eric Vuillard, Véronique Olmi et Alice Zeniter sont les quatre finalistes.
C'est le 6 novembre prochain, chez Drouant, que l'on connaîtra le nom du sucesseur de Leïla Slimani, lauréate de l'édition 2016 avec «Chanson douce» (Gallimard).
Yannick Haenel - Tiens ferme ta couronne
Ed. Gallimard, 20€
Co-fondateur de la revue «Ligne de risque», Yannick Haenel a reçu le prix Interallié et le prix du roman Fnac en 2009 pour son roman «Jan Karski». Depuis 2010, il est chroniqueur pour le magazine de littérature et de cinéma «Transfuge» et à Charlie Hebdo depuis 2015.
Dans son nouveau roman «Tiens ferme ta couronne», il est question de cinéphilie. Le narrateur est obsédé par le visionnage quotidien de «Apocalypse Now» et par les films de Michael Cimino, qui a réalisé «Voyage au bout de l’enfer». L’homme a écrit un grand scénario de 700 pages sur Herman Melville, l’auteur de «Moby Dick». Il imagine alors que Michael Cimino pourrait être intéressé par son manuscrit dont personne ne veut. Une rencontre a lieu à New York. S’en suit une série d’aventures rocambolesques entre le musée de la Chasse à Paris, l’île d’Ellis Island au large de New York, et un lac en Italie.
Eric Vuillard - L'ordre du jour
Ed. Actes Sud, 16€
Qu’il évoque la chute de l’empire Inca («Conquistadors», Léo Scheer), la conquête coloniale («Congo», Actes Sud) ou la Révolution française («14 juillet», Actes Sud), Eric Vuillard propose, comme à son habitude, la relecture d’un événement historique connu de tous. Écrivain et cinéaste, il a reçu à deux reprises le prix Valery-Larbaud.
Dans «L’ordre du jour», il s’intéresse à l’Anschluss, l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne nazie qui a eu lieu en 1938. On découvre également une armée allemande censée effectuer une démonstration de force, mais rongée par les pannes mécaniques et un Adolf Hitler qui insiste pour que tout soit légal. Entre fiction et réalité, Éric Vuillard décrit des scènes fondatrices ainsi que la mécanique politique et psychologique portée par Adolf Hitler. L’auteur montre à travers son roman, l’enchaînement qui a mené à la dictature nazie.
Véronique Olmi - Bakhita, Albin Michel
Ed. Albin Michel, 22,9€
Comédienne, écrivaine et dramaturge, Véronique Olmi a dirigé durant trois ans le comité de lecture du Théâtre du Rond-Point. Elle a également produit et animé cinq numéros d’une émission sur France-Culture «C’est entendu !». En 2011, elle a reçu le prix des Maisons de la presse pour son roman «Cet été-là». Dernièrement, elle a décroché le prix du roman Fnac 2017 avec son treizième roman «Bakhita», sélectionné également pour le prix Goncourt 2017.
Dans son dernier roman, Véronique Olmi s’intéresse à l’histoire vraie d’une femme, Bakhita, qui a été esclave, religieuse puis Sainte. Bakhita est née au Darfour en 1869 et a été enlevée par des négriers musulmans à l’âge de sept ans. Elle connait les pires horreurs : la faim, la torture, la peur, l’humiliation. Sa vie change lorsqu’à 14 ans, elle est rachetée par le Consul d’Italie et part vivre à Venise. Placée chez des religieuses, elle demande à y être baptisée puis à devenir sœur. L’auteure a consacré deux ans d’enquête pour réunir les informations sur la vie de Bakhita.
Alice Zeniter - L'art de perdre
Ed. Flammarion, 22€
Ancienne élève de l’Ecole normale supérieure, Alice Zeniter est une romancière et dramaturge française. Elle a publié son premier roman «Deux moins un égal zéro» (Édition du Petit Véhicule) à 16 ans. Elle a écrit ensuite quatre romans dont «Sombre Dimanche» (Edition Albin Michel) qui a reçu le Prix du Livre Inter 2013 et «Juste avant l’oubli» (Edition Flammarion) récompensé par le Prix Renaudot des lycéens en 2015. Son dernier roman, «L’art de perdre» a reçu le Prix littéraire du Monde 2017 et est finaliste pour le Prix Goncourt 2017.
À travers son roman «L'art de perdre», Alice Zeniter raconte le destin, entre la France et l’Algérie, des générations successives d’une famille prisonnière d’un passé tenace. C’est l’histoire de ceux qui quittent leur pays où ils ne peuvent plus vivre pour arriver dans un pays qui doit les accueillir et qui ne les accueille pas. L’auteure raconte la vie d’un grand-père qui n’a jamais connu autre chose que les sommets des montagnes de Kabylie, celle des enfants qui ont commencé à vivre dans cette Algérie qui va devenir le «paradis perdu» et enfin ceux de la génération d’après, pour qui il est absolument naturel d’être en France.