L'État versera une indemnisation aux agriculteurs de Guadeloupe et de Martinique affectés par l'ouragan Maria, a annoncé le Premier ministre Édouard Philippe dimanche, lors d'une visite à des exploitations guadeloupéennes sinistrées.
Selon Matignon, cette aide qui serait versée d'ici début 2018, pourrait avoisiner 20 à 30 millions d'euros, sur la base de l'estimation actuelle des dommages. «Les indemnisations vont être versées progressivement, au fur et à mesure que l'ampleur des dégâts sera finement mesurée», a simplement déclaré le Premier ministre, sans toutefois officialiser de montant.
«On ne réfléchit pas en termes d'enveloppe (...) la réponse de l'État sera à la hauteur des attentes», a-t-il assuré. «Le gouvernement, l'ensemble des collectivités territoriales va évidemment accompagner la filière de la banane, pour qu'elle puisse se redresser, à nouveau produire et reprendre toutes ses parts de marché et peut-être même en gagner des nouvelles», a expliqué aux journalistes Edouard Philippe.
Celui-ci poursuit dimanche en Guadeloupe sa tournée aux Antilles françaises, deux mois après les dévastations causées par les ouragans Irma et Maria.
Les dégâts de Maria estimés à 85 millions d'euros
En Guadeloupe, le secteur de la banane (1.500 à 2.000 emplois directs) a été particulièrement touché, avec la quasi-totalité des régimes détruits par Irma. La production en 2018 ne devrait représenter qu'un tiers de la production normale, avec une production nulle jusqu'en mai, selon les officiels. «J'ai 40 hectares de bananes, on a perdu 100%, à part quelques régimes debout, tout est rasé», a expliqué Jean-Claude Morand, le gérant d'une exploitation à Trois Rivières, avant de faire constater les dégâts à M. Philippe.
Selon les estimations provisoires du ministère des Outre-mer, les dégâts agricoles provoqués par Maria avoisinent les 85 millions d'euros dans les deux îles de Guadeloupe (50 millions) et Martinique (35 millions). A elle seule, la banane représente les trois quarts des dégâts.
En théorie, les indemnisations n'auraient pu être versées qu'à la fin 2018, une fois la baisse du chiffre d'affaires constatée, mais l'État a décidé d'avancer le versement au «début 2018», selon Matignon. Après la rencontre avec les agriculteurs et les planteurs en début de matinée, le chef du gouvernement doit aussi rencontrer dans l'après-midi des pêcheurs sinistrés par la série de violents cyclones de la fin de l'été.