La ministre des Armées Florence Parly a présenté ce mardi 31 octobre son «Plan d’accompagnement des familles et d’amélioration des conditions de vie des militaires». Des mesures concrètes pensées pour soulager au quotidien les soldats et leurs proches.
«Il n'y a pas de soldat fort sans famille heureuse», a déclaré la ministre à la presse en préambule de la présentation du Plan gouvernemental, appelé communément «Plan Famille», en insistant d'emblée sur le travail de «concertation» effectué en amont de son élaboration.
Alors que les militaires sont particulièrement mis à l'épreuve depuis les attaques terroristes de janvier 2015, dans le cadre de l’opération Sentinelle notamment, et qu'ils sont font partie des cibles «privilégiées» de Daesh, l'Etat veut ainsi montrer qu'il est à la manoeuvre pour répondre au surcroît de leur activité, lequel n'est pas sans conséquence sur leur vie familiale.
Car des questions de mobilité, d’hébergement, d’emploi, de garde d’enfants ou encore d’accès au numérique, en passant par des problématiques sociétales telles que le travail des deux parents, les familles monoparentales, ou les pères et mères divorcés ou séparés, les sujets de préoccupation des soldats sont en effet nombreux et variés.
Environ 300 millions d'euros de crédits nouveaux sur cinq ans
Elaboré pour la période 2018-2022, le «Plan Famille» du gouvernement représente 300 millions d’euros de crédits nouveaux sur la période et est articulé autour de grandes 12 mesures (détaillées ici), dont «70 %» seront mises en oeuvre dès 2018, a affirmé Florence Parly.
Retrouvez notre #Direct “Présentation du #PlanFamille” par @florence_parly ce mardi matin. https://t.co/1893Qxrpx8
— Ministère des Armées (@Defense_gouv) 31 octobre 2017
Parmi elles, une augmentation de 20 % du nombre de places en crèches dès l'année prochaine, soit 240 nouvelles places créées en 2018 pour atteindre 2.556 places au total en 2022.
Les soldats séparés avec un ou plusieurs enfants pourront quant à eux recevoir, des aides financières «à hauteur de deux nuitées deux fois par mois» pour accueillir leurs enfants.
La durée du préavis de mutation va, elle, être allongée à «cinq mois avant la date d’affectation pour 80 % des militaires» dès le 1er janvier prochain. Une mesure réclamée par de nombreuses familles de militaires afin de mieux anticiper toute leur réorganisation.
Près de 660 logements supplémentaires
Autre mesure de taille, mais à plus grande échéance, le parc locatif de la défense va être dôté de 660 logements supplémentaires sur la période 2018 - 2020.
Dans le même temps, le gouvernement promet d'améliorer le dispositif actuel de déménagement à partir de 2019, en mettant en place un système sans avance de frais, qui exonérera le militaire de la recherche d’un déménageur.
Dans le même ordre d'idées, une «procuration type» pour faciliter les démarches administratives ou l’expérimentation d’un portail digital unique rassemblant les dispositifs d’aide sociale, vont être mis sur pied.
Enfin, un responsable devrait être nommé prochainement afin d’assurer le suivi du «Plan Famille».
Calmer la grogne ?
Si Florence Parly a indiqué «qu'il n'y avait pas de problèmes de recrutement dans l'armée» et que l'ensemble des mesures présentées permettrait de rendre les familles de militaires «plus heureuses», afin de «péreniser sur les prochaines années les recrutements», le «Plan famille» du gouvernement intervient dans un contexte compliqué.
Un rapport diffusé en septembre par le Haut comité d'évaluation de la condition militaire faisait ainsi état que plus de 6 soldats sur 10 envisageraient de quitter l'armée pour changer de métier.
Outre la question sécuritaire, le manque de moyens et la dégradation des infrastructures pointés du doigt par les soldats, mais également par leurs épouses lors d'une manifestation mémorable cet été, ce sont justement des points plus pratiques qui sont régulièrement dénoncés.
C'est le cas notamment du logiciel Louvois. Ce système de paie utlisé par l'armée, a connu, depuis sa mise en place en 2011, nombreux ratés, en empêchant notamment les soldats de recevoir leur solde en temps et en heure.
A ce sujet, la ministre a indiqué qu'il s'agissait là clairement d'un «échec» et que Louvois allait être remplacé par un autre dispositif. Baptisé «source solde», celui-ci ne devrait toutefois pas être opérationnel avant 2021.