Les préfets se montrant particulièrement vigilants depuis l'attentat au couteau de la gare Saint-Charles, mettent les nerfs des agents de la police des frontières (PAF) à rude épreuve.
En effet, depuis le meurtre de deux jeunes cousines à Marseille au début du mois d'octobre, les relations entre les préfectures et le corps de police se sont tendues. D'après RTL, les agents de la PAF subissent «un climat de pression permanente».
En cause, les dysfonctionnements administratifs pointés du doigt à la suite de l'attaque de Saint-Charles qui avaient justifié l'ouverture d'une enquête administrative. Ce sont ces «erreurs» qui auraient permis la remise en liberté de l'assaillant, Ahmed Hanachi, interpellé deux jours avant l'attaque pour un vol dans centre commercial de Lyon. Pour rappel, il avait été libéré alors même qu'il était en situation irrégulière.
Le préfet du Rhône, Henri-Michel Comet, avait été limogé en raison des «graves dysfonctionnements» décrits dans un rapport commandé par le ministère de l'Intérieur.
Les centres de rétention saturés
Ebranlés par ces événements, les préfets exerceraient donc une vigilance renforcée à l'égard de la gestion des individus en situation irrégulière. Selon RTL, ils «imposent aux policiers de trouver des solutions». Et ce, alors même que les centres de rétention administrative, ces structures où les migrants sans-papiers sont placés avant leur expulsion du territoire français, se trouvent saturés. La situation est particulièrement compliquée dans le Sud-est de la France, indique la radio, impacté directement par les flux de migration en provenance de l'Italie.
C'est précisément faute de place dans un centre de ce type que le terroriste à l'origine du double meurtre à Marseille avait été remis en liberté deux jours avant l'attaque.
Au détriment de la sécurité
Les policiers de la PAF seraient ainsi contraints de composer avec ces difficultés, quitte à emmener des migrants vers des centres de rétention situés à quelques heures de routes du lieu de leur interpellation. Un véritable casse-tête donc que les agents peinent à résoudre au quotidien sans délaisser leurs autres missions.
«Tous les officiers qui sont responsables des centres de rétention administrative sont épuisés, ils ne font que ça au détriment de tout le reste. Il y a à la fois cette pression mise par les préfets pour amener des individus dans les centres de rétention administrative, mais le temps passé à faire ça est au détriment de la sécurité et de la sûreté» pointe Jean-Louis Martini, délégué régional de Synergie-Officiers dans la région PACA, repris par RTL. Dans un communiqué du syndicat, ce dernier demande «que les officiers ne soient plus pris en otage par les préfets afin de régler leurs comptes avec le ministre de l'Intérieur après l'éviction du préfet de Lyon».