Le 20 octobre, la militante féministe Henda Ayari a déposé plainte à Rouen contre l'islamologue suisse controversé Tariq Ramadan, l'accusant de viol et d'agressions sexuelles.
«Mes chers ami(e)s, depuis le jour où j'ai balancé le nom de mon agresseur, je suis victime d'une véritable campagne de lynchage public, en particulier sur les réseaux sociaux», ainsi commence le billet rédigé sur Facebook par l'ancienne salafiste, qui correspondait régulièrement sur la religion avec l'intellectuel, avant l'agression présumée.
Henda Ayari dénonce des messages violents à son égard et des «propos dégradants». Elle reçoit également depuis son témoignage des messages de soutien. Sa plainte s'inscrit dans la foulée de l'affaire Harvey Weinstein et du mouvement #balancetonporc, où sur les réseaux sociaux les femmes partagent les violences sexuelles qu'elles ont subies.
La plainte transmise au parquet de Paris
Elle avait évoqué son agression, survenue dans un hôtel parisien au printemps 2012, dans son livre «J'ai choisi d'être libre», sorti en novembre 2016. Elle avait donné à son agresseur, un intellectuel musulman, le pseudonyme de Zoubeyr. «Par pudeur, je ne donnerai pas ici les détails précis de ce qu'il m'a fait subir, avait-elle écrit. Il suffit de savoir qu'il a très largement profité de ma faiblesse.»
«Je le confirme aujourd'hui, le fameux Zoubeyr, c'est bien Tariq Ramadan», a fini par affirmer vendredi dernier la fondatrice de l'association Libératrices sur Facebook. Si l'intellectuel dément les accusations, et a annoncé qu'il attaquerait son accusatrice en justice pour dénonciation calomnieuse, la plainte de Henda Ayari a été transmise lundi au parquet de Paris.
Selon Marianne, d'autres femmes accusent également Tariq Ramadan de faits de violence. «J'espère vraiment que d'autres victimes, comme moi, oseront parler, et dénoncer ce gourou pervers qui utilise la religion pour manipuler les femmes !», avait elle-même indiqué Henda Ayari.