Près de deux mois après la disparition de la petite Maëlys, le parquet de Grenoble a ouvert une enquête pour violation du secret de l'instruction en raison des multiples fuites parues dans la presse, a-t-on appris mardi.
«J'ai ouvert vendredi dernier une enquête préliminaire pour violation du secret de l'enquête et de l'instruction, confiée à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) et à la Direction interrégionale de police judiciaire de Lyon (DIPJ)», a déclaré à l'AFP le procureur de la République de Grenoble, Jean-Yves Coquillat.
Selon le magistrat, cette procédure est «assez rare» et «c'est la première fois qu'une enquête n'est pas confiée à l'inspection du service en question». «Si les auteurs sont identifiés, il y aura des sanctions», a-t-il averti.
Cette enquête fait suite à une plainte, vendredi, de Me Alain Jakubowicz, le nouvel avocat de Nordahl Lelandais, suspecté d'avoir enlevé la fillette de presque 9 ans, lors d'un mariage fin août à Pont-de-Beauvoisin (Isère).
La petite fille toujours introuvable
Cet ancien militaire de 34 ans, qui nie toute implication en dépit d'éléments troublants, a été mis en examen et écroué, le 3 septembre, pour enlèvement et séquestration.
Le procureur a par ailleurs formellement démenti des informations de presse selon lesquelles l'audition du suspect par les juges d'instruction, qui avait été reportée à la demande de son conseil, aurait lieu vendredi.
M. Coquillat s'est dit excédé de «voir tous les jours dans la presse tous les détails de l'enquête, y compris ceux que le parquet ne connaît pas, des choses qui n'ont pas à être connues» et nuisent à son bon déroulement.
Selon lui, «les fuites sont au niveau local et parisien, au niveau de la direction de la gendarmerie, de la Section de recherches et de l'IRCGN (Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale)».
Suite à ces déclarations, le patron de la gendarmerie, le général Richard Lizurey, a jugé mardi «scandaleuses ces accusations péremptoires de la part» du procureur de Grenoble qui a accusé les gendarmes d'être à l'origine de «fuites» dans la presse. «On est déjà condamné avant même qu'il y ait enquête. Mes enquêteurs, jusqu'à preuve du contraire, n'ont pas fait de faute», a insisté le général Lizurey.
Depuis la disparition de la petite Maëlys, la région a été passée au peigne fin, les enquêteurs de la gendarmerie ayant sondé notamment de nombreux points d'eau, en vain.