Depuis Séoul, où il participe au «World Knowledge Forum», François Hollande a vivement critiqué la politique fiscale d'Emmanuel Macron, et en particulier la controversée réforme de l'ISF.
«Si dans un pays l'idée s'installe qu'il y a une fiscalité allégée pour les riches et alourdie pour les plus modestes et les classes moyennes, alors c'est la capacité qu'il a à se mobiliser pour son avenir qui se trouve mise en cause», a ainsi mis en garde l'ancien président.
«La politique fiscale doit favoriser l'investissement, pas la rente. Je ne suis pas contre la réussite, mais elle ne doit pas être celle de ceux qui s'enrichissent en dormant. Ceux qui travaillent doivent avoir le bénéfice de leurs efforts et je ne vois pas pourquoi il faudrait consentir des largesses aux contribuables qui savent placer très opportunément leur argent», a-t-il poursuivi, selon des propos transmis par son entourage.
Une réforme polémique
Depuis plusieurs semaines, la réforme de l'ISF, qui transforme l'impôt sur la fortune en impôt sur le seul patrimoine immobilier, est vivement dénoncée par l'opposition, qui y voit un «cadeau aux plus riches».
Dimanche, lors de son interview sur TF1, Emmanuel Macron a justifié sa décision, soulignant que l'ISF n'était pas payé par «les grandes fortunes» et a fait «perdre beaucoup de talents». «Je ne crois pas à la jalousie française qui consiste à dire "il y a des riches, taxons-les, nous nous porterons mieux», a-t-il ajouté, égratignant au passage la taxe à 75% que voulait faire passer son prédécesseur.
«Quand il s'est agi pour la France, à un moment particulièrement difficile avec la crise des subprimes, des déficits qui s'étaient alourdis, de réduire les déficits, j'ai fait appel à la fiscalité. Mais quand il y a eu le retour à la croissance, j'ai fait baisser les impôts des catégories moyennes, qui sont les plus importantes, et j'ai maintenu une fiscalité relativement élevée pour les grandes fortunes», a répondu François Hollande à Emmanuel Macron.