Xavier Auboux, un électricien intérimaire, est jugé pour «violences volontaires» «avec jet de feuilles d'origine végétale». Des faits qui se seraient produits lors d'une manifestation le 21 janvier dernier à Rodez.
Avec d'autres manifestants, l'homme, convoqué au tribunal de Rodez mardi 10 octobre, avait protesté contre l'implantation d'éoliennes à Saint-Victor-et-Melvieu, dans l'Aveyron, et avait été invité à «apporter de la terre pour enfouir» le projet, rapporte Reporterre, qui avait assisté au rassemblement.
Le groupe avait alors vidé des sacs contenant de la terre et des feuilles devant la préfecture de Rodez, protégée par des policiers, avec qui des altercations ont eu lieu. «Ça se frottait, se bousculait au premier rang et quelques coups furent échangés. Un policier tentant d'attraper une banderole fut frappé avec un bout de bois et reçut des coups de pied, écrit le magazine. En réponse, les CRS sortirent brutalement de l'intérieur du bâtiment et aspergèrent de gaz lacrymogènes les manifestants.»
C'est à l'issue du rassemblement que Xavier Auboux avait été interpellé pour avoir frappé un policier, fait qu'il a toujours nié. Les policiers avaient en outre trouvé en sa possession un Opinel, une arme de catégorie D, ce qui lui avait valu d'être placé en garde à vue.
«Violences volontaires aggravées avec jet de feuilles d'origine végétale»
Mardi lors du procès, le procureur a reconnu que le jeune électricien n'était pas poursuivi pour avoir frappé un force de l'ordre, il a été disculpé par la vidéosurveillance. Mais parce qu'on le voit «déverser un sac de feuilles sur un policier», qui a déposé plainte contre lui pour «violences volontaires aggravées avec jet de feuilles d'origine végétale sur personne dépositaire de l'autorité publique».
Pour l'avocate du policier, qui réclame une amende de 500 euros contre Xavier Auboux et le remboursement des frais de procédure, il y eu des «violences psychologiques». Tandis que pour le procureur, qui a requis une amende de 500 euros, le jeune homme est «allé au-delà des limites».
Pour l'accusé, il s'agit d'«un procès contre une manifestation, parce qu’on embête avec notre opposition au projet de transformateur».
La délibération sera rendue le 14 novembre prochain.