Transports, logement, exploitation des sols… La France multiplie les initiatives pour la planète. Un combat qu’elle semble seule à mener.
L’écologie sur le devant de la scène. Transports doux, logements mieux isolés, énergies propres… Pas une semaine ne passe sans une nouvelle annonce sur l’environnement. Des initiatives qui montrent une réelle volonté actuelle de faire de la France un pays modèle en la matière. Pas plus tard que ce jeudi, c’est la mairie de Paris, déjà figure de proue dans ce domaine, qui a indiqué vouloir mettre fin à la circulation des voitures essence et diesel dans la capitale d’ici à 2030. Le virage vert semble largement engagé dans le pays.
Une multiplication des mesures
Si le président Macron a pu être critiqué pendant la campagne pour ne pas avoir fait de l’écologie un thème central de son programme, il semble se rattraper aujourd’hui, à vitesse grand V. En témoigne la nomination, en avril, de l’emblématique Nicolas Hulot au ministère de la Transition écologique. Dès juillet, ce dernier a annoncé la mise en place d’un plan climat, dont il a détaillé plusieurs mesures fin septembre.
Y figurent, notamment, l’extension à tous les Français de la prime à la casse pour tous les propriétaires d’un vieux véhicule polluant et une aide pour aider les ménages à changer leur chaudière au fioul. S’est ajoutée, début octobre, l’idée de taxer les propriétaires de logement mal isolé. Une initiative qui en a précédé une autre, à savoir l’adoption, cette semaine par les députés, du texte mettant fin à l’exploitation des hydrocarbures à l’horizon de 2040.
«La France ne donne pas une leçon au reste du monde. Elle donne l’exemple», avait ainsi assuré Nicolas Hulot à l’issue du vote. Pour continuer à montrer «l’exemple», le ministre a d’ailleurs indiqué avant-hier envisager de lutter contre la bétonisation des espaces, avec la possible mise en place d’une «taxe béton». Autant de chantiers qui «dénotent une réelle prise de conscience de la France», selon Michel Dubromel, président de France Nature Environnement.
Un pays trop isolé ?
Reste qu’à l’international, Emmanuel Macron et sa maxime «Make the planet great again» se heurtent à plusieurs obstacles. Les Etats-Unis, qui ont annoncé leur volonté en mai de quitter l’Accord de Paris, ont ainsi décidé il y a quelques jours l’abrogation du plan climat de Barack Obama, censé accélérer la transition énergétique du pays. Sans la contribution du deuxième plus gros pollueur au monde, le président français risque donc d’être freiné dans son combat pour l’environnement.
Il se retrouve également affaibli au niveau européen, avec des partenaires occupés à régler d’épineux problèmes domestiques. C’est le cas de l’Espagne, avec les velléités d’indépendance de la Catalogne, ou du Royaume Uni, en plein Brexit. Et ce alors qu’un effort collectif apparaît plus que jamais indispensable.