A l’occasion de la sortie prochaine de son album solo, Bertrand Cantat fait cette semaine la une des Inrocks. Un choix éditorial fustigé par Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes.
«Au nom de quoi devons-nous supporter la promo de celui qui a assassiné Marie Trintignant à coups de poings ? Ne rien laisser passer», a-t-elle ainsi écrit sur Twitter.
Et au nom de quoi devons-nous supporter la promo de celui qui a assassiné Marie Trintignant à coups de poings ?
Ne rien laisser passer. https://t.co/t2ijVBeZfX— MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) 11 octobre 2017
Avant Marlène Schiappa, de nombreux utilisateurs de Twitter ont fait part de leur colère ou de leur incompréhension face à la une des Inrocks. Certains dénoncent un coup médiatique tandis que d'autres expriment leurs pensées à Marie Trintignant et plus largement aux victimes de violences conjugales.
3. Parce que, oui, il a purgé sa peine. Mais Marie Trintignant, elle n’a pas ressuscité, ses enfants son toujours orphelins. Ses parents meurtris à jamais .
— Nadia Daam (@zappette) 11 octobre 2017
Pour sa nouvelle formule, @lesinrocks choisit de mettre un meurtrier en une. Toutes mes pensées à Marie et Kristina. #Cantat pic.twitter.com/FX2U48LEhC
— Yael Mellul (@YaelMellul) 10 octobre 2017
En France, en 2016, au moins 123 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint. Aucune d'elle ne fera jamais la Une d'un hebdo. #Cantat
— Frédéric Pommier (@fred_pom) 11 octobre 2017
Pour être clair, que les Inrocks chronique l’album de Cantat, pas de problème, en faire la Une, est évidemment une provocation médiatique.
— Emmanuel Torregano (@ZaraA) 11 octobre 2017
En 2003, l’actrice Marie Trintignant a succombé aux coups portés par Bertrand Cantat lors d’une violente dispute. Ce dernier avait été condamné à huit ans de prison pour homicide. En 2007, après quatre ans d’incarcération, il avait bénéficié d’une libération conditionnelle.
Un «trou noir»
Dans l’interview accordée aux Inrocks, le chanteur qualifie cette période de «trou noir». «Il m’a fallu tout prendre, assumer les conséquences de mes actes. J’ai toujours été d’une clarté totale sur l’acceptation de mon jugement, de ma condamnation», ajoute-t-il.