Un an après l'agression de policiers aux cocktails Molotov à Viry-Châtillon, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a estimé, dimanche, qu'il fallait «reconquérir l'ensemble» des territoires difficiles face à la délinquance.
«En l'espace d'un an, il y a eu la volonté de reconquérir ces territoires», a-t-il affirmé sur BFMTV, estimant que «la délinquance a baissé» à Viry-Châtillon.
«Et partout où il y a des difficultés, il faut aller reconquérir les territoires», a-t-il ajouté, citant la création de 1.800 postes de policiers l'année prochaine, la «numérisation» du travail des policiers, et la nécessité «d'équipements performants».
Le budget de la police va augmenter de plus de 1,9%
«Le budget de la police va augmenter de plus 1,9%» et «pour le matériel c'est même plus 6,4%», a-t-il précisé.
Le 8 octobre 2016, deux véhicules de police avaient été pris d'assaut par un groupe d'individus cagoulés et munis de 13 cocktails Molotov, et s'étaient embrasés en plein jour. Deux policiers en étaient ressortis gravement brûlés, deux autres plus légèrement.
L'agression avait eu un immense retentissement et avait déclenché une fronde inédite dans la police. «Je comprends effectivement que Viry-Châtillon ait marqué les esprits» et «que chez les policiers ça ait suscité à l'époque beaucoup de colère», a aussi déclaré Gérard Collomb.
Une vingtaine de policiers se sont rassemblés dans l'après-midi devant la mairie de Viry-Châtillon à l'appel de l'association Mobilisation des Policiers en Colère (MPC), formée lors de la fronde.
«On a eu une seule avancée notable, la réforme de la légitime défense, et rien d'autre», a déclaré Maggy Biskupski, la présidente de MPC, réclamant notamment «une vraie réponse pénale» contre les délinquants.
Cette policière des Yvelines a prévenu que «les manifestations nocturnes» et les «grèves du zèle» de l'automne dernier «risquaient de reprendre» si leurs revendications n'étaient pas écoutées.
«On a tout fait dans les règles de l'art. On a monté une association, déclaré nos manifestations, envoyé de nombreux courriers et depuis, on n'a jamais été reçus», s'est agacé Guillaume Lebeau, un des leaders des manifestations de l'automne 2016.
«L'administration ne nous a écoutés que lors de nos mouvements spontanés», a souligné le policier, qui avait échappé aux sanctions après sa convocation par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN, la «police des polices»).