Le Parti socialiste a annoncé mardi 19 septembre la mise en vente de son siège historique, rue de Solférino à Paris. Il pourrait rapporter jusqu'à 55 millions d'euros.
La rumeur, qui circulait depuis plusieurs semaines, a été confirmée par le trésorier du PS, Jean-François Debat. «Nous sommes tous attachés [...] au siège du Parti socialiste. Mais on nous a suffisament dit après les échéances présidentielles et législatives que ce n'était pas seulement une défaite, mais que c'était la fin d'une époque, la fin d'une ère», a-t-il souligné.
Motifs politiques et financiers
En août dernier, Jean-François Debat avait confirmé auprès Canard Enchaîné que l’option de la vente était sur la table, évoquant des «raisons politiques et financières». Des motifs de nouveau évoqués mardi.
Après les débâcles historiques de la présidentielle et des élections législatives, «on ne peut pas refonder le PS à Solférino», soulignait cet été le trésorier, pour l'aspect symbolique.
Pour ce qui est du motif financier, il s’agit de renflouer les caisses du parti. En raison du faible score de Benoît Hamon au premier tour de l’élection présidentielle, les subventions publiques allouées au PS passeront de vingt-cinq millions d’euros à huit millions d’euros. Et avec la déroute aux législatives, c'est à un manque à gagner de près de cent millions d'euros sur cinq ans auquel devait faire face la formation politique.
En vendant l'hôtel particulier, le PS «prend la décision de consacrer à l'avenir la partie la plus importante de son budget à son action politique, et non pas à se maintenir à Solférino», a encore plaidé Jean-François Debat.
Un immeuble estimé à 55 millions d'euros
L'immeuble de 3.000 mètres carrés, que le PS veut céder, «est estimé à 55 millions d'euros», mais cette évaluation «est effectuée sur le postulat qu'il est considéré comme un ensemble d'habitation (ce qui n'est pas le cas aujourd'hui)», a indiqué le spécialiste de l'immobilier de luxe Barnes dans un communiqué.
Cette valeur théorique suppose également que les travaux nécessaires pour transformer ces bureaux en logements ont été faits au préalable. Or selon Barnes, «il faut prévoir environ 6.000.000 euros de travaux pour une totale réhabilitation de l'immeuble».
«Des investisseurs étrangers, particuliers ou institutionnels, nous ont déjà contactés pour nous faire part de leur intérêt», a déclaré Marc Aversenq, un responsable de Barnes, cité dans le communiqué. «Ils sont sur les starting-blocks malgré un prix important», a déclaré M. Aversenq, qui a eu l'occasion de visiter le lieu et de l'estimer.