Fini les files d’attente au pied de la tour Eiffel ? Le monument doit en effet être complètement modernisé dans les quinze ans à venir. Les travaux doivent débuter ce lundi 18 septembre avec la sécurisation du chantier.
Plusieurs aménagements – qui seront réalisés entre 2017 et 2032 – vont ainsi être mis en place, d'après la nouvelle convention signée par Paris et la Société d'exploitation de la tour Eiffel (SETE), en juin dernier.
Détaillés en six objectifs précis par Jean-François Martins, adjoint à la maire de Paris en charge du tourisme, ils visent notamment à améliorer l’accès du site, éviter une attente trop longue en caisse et sécuriser les visiteurs ainsi que la centaine de personnes qui y travaille chaque jour.
Augmenter progressivement le nombre de visiteurs
Avec un objectif de 7,3 millions de visiteurs en 2032, Jean-Fançois Martins espère ainsi faire aussi bien qu'en 2014 et 2015. Sur ces deux années, 7 millions de personnes avaient au moins foulé le premier étage de la Tour Eiffel. «C'est un objectif accessible, en améliorant les flux et les temps d'attente, mais ambitieux, car il y a aura un certain nombre de travaux lourds dont la rénovation des ascenseurs», a expliqué l'élu, qui souhaite également cibler de nouveaux publics et plus particulièrement les Parisiens et les Franciliens.
Améliorer l'expérience visiteur et la qualité de service
De nouveaux services et de nouvelles animations seront proposés. L'installation d'éléments ludiques et pédagogiques permettra de baliser l'espace, tout au long du cheminement des visiteurs, depuis le contrôle de sécurité jusqu'à l'arrivée aux ascenseurs. De plus, au premier étage, «une terrasse d'été a déjà été installée, dédiée à la candidature de la ville de Paris aux JO 2024», a fait savoir Jean-François Martins. Les visiteurs bénéficieront également de nouveaux services comme l'information en temps réel, l'orientation au cours de la visite par des cartes 3D...
Transformer «drastiquement» le système de billeterie
Complètement repensé car «il n'est plus acceptable [selon Jean-François Martins] que les visiteurs fassent plus d'une heure de queue et soient soumis aux aléas climatiques», le nouveau système de billeterie va permettre de vendre des billets horodatés sur internet. Aujourd'hui, seuls 23% des billets vendus au grand public le sont sur internet. Dès l'été 2018, l'objectif est de passer à 50% de vente en ligne, puis 65% en 2019, pour tendre vers 80% fin 2020. Enfin, les prix – entre 7 et 17 euros aujourd’hui – seront revus à la hausse, «environ 25 euros».
Renforcer la dimension iconique de la Tour Eiffel
La ville souhaite développer le rayonnement international de la tour, en se positionnant comme emblème sur les réseaux sociaux et en commercialisant les produits dérivés de la marque «Tour Eiffel», et plus particulièrement lors de grands événements. «Nous souhaitons nourrir la valorisation de la tour sur internet, et créer une communauté digitale élargie», a fait savoir Jean-François Martins, qui s'est également félicité de la bonne place qu'occupe le monument sur Instagram.
Sécuriser intégralement le parvis
L'espace d'accueil – présenté comme une «priorité» – va être entièrement repensé. De plus, le renouvellement de la convention qui lie la mairie à la SETE «intègre désormais les jardins alentours, jusqu'aux allées Léon Bourgeois et Paul Deschanel», avec les deux lacs et la grotte. Ces deux espaces bordent le monument. Un nouveau mode d'accès a donc été imaginé : l'entrée se fera sur les allées latérales du site, à l'ouest et à l'est, protégée par une clôture métallique. Côté nord, au niveau du quai Branly et sud, avenue Gustave Eiffel, des parois vitrées pare-balles ainsi que des plots anti-voiture bélier seront également installés. Ces travaux de sécurisation, estimés à 30 millions d’euros, commenceront en septembre et seront effectifs dès mai 2018, avec «la présence permanente de militaires et de policiers». Enfin, la vidéo-surveillance (aujourd'hui plus de 100 caméras) sera élargie en même temps que le périmètre.
Préserver le patrimoine et moderniser les installations
Outre le réaménagement de l'accueil et la sécurisation du site, ce plan prévoit la modernisation du deuxième étage inférieur et une partie des ascenseurs (mars 2018/2020). D'importants travaux de mise en peinture – en 2018/2021 puis en 2027/2031 – et de décapage sont également prévus. Enfin, le scintillement (qui date du changement de millénaire en l'an 2000), qui opère tous les soirs, sera rénové à l'orée 2019/2021. «Les travaux les plus importants seront réalisés d'ici les JO 2024», a conclu l'élu.