Un récent rapport fait état d'une surmortalité par cancer chez les pompiers, et pointe le rôle des fumées toxiques auxquelles sont exposés les professionnels lors des incendies.
Après lecture de ce rapport, révélé par le quotidien La Provence et que l'AFP a pu consulter ce vendredi, le ministre de l'Intérieur a décidé de saisir son homologue de la Santé pour que puissent être réalisées des expertises médicales et scientifiques sur les conséquences de ces fumées sur les pompiers, selon un porte-parole de la Sécurité civile.
«Le directeur général de la Sécurité civile a décidé sans attendre d'envoyer une note aux directeurs départementaux pour que soient mises en oeuvre des mesures de prévention», a poursuivi ce porte-parole, ajoutant qu'une plaquette serait éditée en janvier. «Des mesures concrètes et réglementaires seront prises», dès lors que le ministère de l'Intérieur aura les conclusions du rapport réalisé par les services de l'Etat. Commandé par la Caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales (CNRACL), le rapport évalue «l'exposition des sapeurs-pompiers aux fumées et à leurs contaminants lors des incendies».
Le cancer broncho-pulmonaire est le plus fréquent
Le groupe de travail souligne le fait que les jeunes pompiers sont dans «un excellent état de santé initial», en raison du «mode de recrutement», mais qu'en vieillissant ils ne jouissent plus de la «sous-mortalité» qu'ils avaient auparavant. Il met en relief une «surmortalité modérée pour certains types de cancers»: «sur 732 tumeurs malignes, le cancer broncho-pulmonaire était la localisation la plus fréquente (25%), suivi par les cancers de la lèvre-cavité buccale-pharynx (9 %), les cancers du foie et des voies biliaires intra-hépatiques (6%), du pancréas (6%) et des tissus lymphatiques et hématopoïétiques (6%)».
Enfin, «outre les intoxications aiguës connues» comme l'intoxication au monoxyde de carbone et l'asphyxie, d'autres pathologies ont été révélées, «souvent sous des formes invalidantes ou graves et après bien des années : les troubles et maladies cardio-vasculaires, les pneumopathies et les cancers». Parmi de nombreuses mesures, le rapport conseille notamment d'«intégrer les risques de contamination lors de la conception des centres d'incendie et de secours, des centres de formation, des engins, des matériels et des équipements».