A vue de nez, le Mont-Blanc reste le Mont-Blanc: pourtant la nouvelle mesure de son altitude lui donne 1 cm de moins qu'il y a deux ans, soit 4.808,72 mètres.
La mesure a été faite mercredi matin «dans des conditions météo assez compliquées avec beaucoup de vent et dans une purée de pois, après l'ascension du Mont-Blanc par la voie normale», a raconté Nicolas Cornier, géomètre-expert à La Roche-sur-Foron (Haute-Savoie).
Les 20 membres de l'expédition ne sont pas tous parvenus au sommet mais les appareils techniques ont été montés et les mesures effectuées, «un peu plus rapidement que d'habitude pour se laisser une chance de redescendre», a-t-il expliqué.
«Au sommet, on a installé des récepteurs Leica, des petites coupoles de 15 à 20 cm de diamètre, qu'on met sur une canne plantée dans la neige: ils enregistrent les signaux GPS émis par les satellite et ces signaux sont corrigés par le réseau Teria pour obtenir des mesures au centimètre près», a détaillé le géomètre-alpiniste.
Ainsi, l'altitude a été calculée à 4.808,72 m contre 4.808,73 m en 2015; et 4.810,02 m en 2013. L'altitude du point culminant des Alpes varie au gré du vent et des précipitations.
Plus les précipitations sont fortes et le vent faible, et plus la neige s'accumule en altitude, faisant grossir la calotte glaciaire qui recouvre le pic rocheux (culminant à 4.792 mètres). Le Mont-Blanc est ainsi passé de 4.808 mètres en 2003 à près de 4.811 mètres en 2007.
Un hiver très froid
Pour la seconde fois cette année, les géomètres-experts ont aussi fait des relevés de fin de printemps ou «sortie d'hiver» au mois de juin.
«Le Mont Blanc était à 4.808,06 m. On s'attendait plutôt au contraire, que le sommet soit plus haut à la fin de l'hiver qu'après l'été», a souligné M. Cornier. «Mais cet hiver, il a fait tellement froid que la neige ne collait pas au sommet et ne s'y accumulait pas, et cet été la neige a été plus collante avec un isotherme plus bas», a-t-il avancé.
Depuis 18 ans, tous les deux ans, la chambre départementale des géomètres experts de Haute-Savoie organise ces relevés du Toit de l'Europe, pour promouvoir ce métier peu connu et mettre à disposition les données collectées.