Baptême du feu pour le président. Quelques jours seulement après la rentrée, Emmanuel Macron fait face aujourd’hui à la première mobilisation sociale de son quinquennat.
Annoncée depuis plus de deux mois, cette journée d’action, qui ouvre une période de contestation plus large, va faire figure de test pour le chef de l’Etat.
Mais aussi pour les syndicats et l’opposition, qui remettent en question la mesure phare de son début de mandat : la réforme du Code du travail par ordonnances.
Une politique critiquée
De Paris à Marseille, en passant par Toulouse, Lyon, Nantes et plusieurs dizaines d’autres villes à travers la France, les syndicats battent le pavé aujourd’hui pour exprimer leur colère face à plusieurs points de cette réforme «ambitieuse et efficace», comme l’a présentée Emmanuel Macron.
Une réforme qui participerait, selon ses opposants, à précariser l’emploi et à faciliter le licenciement des salariés. En cause, par exemple, la fusion des instances représentatives du personnel dans les entreprises de plus de 50 salariés, ou bien encore la généralisation du «CDI de chantier».
Si le chef de l’Etat a déjà annoncé qu’il ne voulait «rien céder» à la colère de la rue, les représentants sociaux entendent lui montrer qu’il ne peut réformer aussi librement qu’il le souhaite. «C’est un test politique important pour lui, dans ce contexte de baisse de popularité dans les sondages, car il doit montrer qu’il est capable de faire passer les réformes sur lesquelles il s’est engagé lors de la campagne présidentielle», explique le politologue Baptiste Giraud.
D’autant que la mobilisation ne s’exprimera pas uniquement dans la rue et devrait concerner plusieurs secteurs, comme ceux des transports et de l’énergie. Des préavis de grève ont ainsi été déposés à la RATP et la SNCF. Les cheminots de la SNCF en profiteront notamment pour défendre leur statut et leur régime spécial de retraites.
Une opposition divisée
Tous les syndicats opposés à la réforme ne participeront cependant pas à cette manifestation, révélant «des dissensions sur les manières de protester», souligne Baptiste Giraud.
Face à la forte volonté de Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, de descendre dans la rue, d’autres acteurs privilégient la concertation, à l’image de Force ouvrière et de son leader, Jean-Claude Mailly, qui a appelé à ne pas participer au rassemblement.
Côté politique, si La France insoumise a invité ses troupes à manifester aujourd’hui, Jean-Luc Mélenchon prévoit surtout une mobilisation le 23 septembre prochain. Une autre épreuve en vue pour le gouvernement. •