Le président français Emmanuel Macron a déclaré vendredi à Athènes «assumer» ses propos polémiques tenus fin août sur la France qui «n'est pas un pays qui se réforme».
S'exprimant devant la communauté française à l'école française d'Athènes, Emmanuel Macron s'est référé à ses déclarations du 24 août à Bucarest, où il avait dit : «la France n'est pas réformable» et «les Français détestent les réformes». «Je l'ai souvent dit et je le disais il y a quelques semaines en Roumanie. D'aucuns faisaient semblant de découvrir cette forme de provocation que j'assume. La France n'est pas un pays qui se réforme», a-t-il déclaré au second jour de sa visite d'Etat en Grèce. «Il ne se réforme pas (...) parce qu'on se cabre, on résiste, on contourne. Nous sommes ainsi faits».
Pour le Président, l'heure n'est de toutes façons plus aux réformes, «mais à une transformation profonde» de la France, via notamment sa politique en matière du droit du travail. «Nous allons le faire sans brutalité, avec calme, avec explication, avec sens», a-t-il ajouté. «Je serai d'une détermination absolue et je ne céderai rien, ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes. Et je vous demande d'avoir, chaque jour, la même détermination», a conclu le président français en s'adressant à ses concitoyens réunis dans le jardin de l'école française. Ces propos, sans évoquer de cibles spécifiques, ont suscité de vives réactions à gauche.
Macron «n'aime pas les Français»
«'Fainéants, cyniques, extrêmes' le président insulte ceux qui s'opposent à sa politique. Décidément Emmanuel Macron n'aime pas les Français», a tweeté le secrétaire national du PCF Pierre Laurent. «Emmanuel Macron a la mauvaise manière de critiquer les Français à l'étranger. On n'est pas ses sujets», a aussi réagi le député LFI Eric Coquerel. «Violente charge de Macron contre les rentiers et les boursicoteurs ? Non, il vise plutôt les salariés qui veulent défendre leurs droits ...», a aussi tweeté l'ancien député PS frondeur Alexis Bachelay.
Le Président, en baisse actuellement dans les sondages, devait terminer dans l'après-midi sa visite en Grèce, où il a plaidé pour une «refondation démocratique» de l'Europe et appelé les groupes français à investir en Grèce, en profitant du retour de la croissance. Il a réaffirmé vendredi que la France apportait «tout son soutien» aux victimes de l'ouragan Irma dans les îles de Saint-Barthélémy et Saint-Martin, où il entend se rendre prochainement.