Après une longue année électorale, 45% des Français se déclarent optimistes pour leur avenir en août, nettement plus que les 28% d'optimistes de janvier, selon un sondage Ifop pour Dimanche Ouest France qui y voit un «effet Macron».
Parmi les causes de ce regain de confiance, l'Ifop cite la reprise économique, la pause estivale, la «probable accoutumance au fait terroriste», mais aussi un climat plus porteur que sous François Hollande. Au début du quinquennat Hollande, en août 2012, seuls 32% des Français se disaient optimistes, 13 points de moins qu'aujourd'hui. En revanche, le climat est moins favorable que celui dont bénéficiaient Nicolas Sarkozy en août 2007 (50% d'optimistes) et Jacques Chirac en août 2002 (65%).
Le pays reste très divisé : le sentiment d'optimisme est plus élevé chez les jeunes et parmi les plus aisés, avec 58% d'optimistes chez les moins de 35 ans mais 40% chez leurs aînés, et 53% dans les catégories socio-professionnelles supérieures contre seulement 35% des ouvriers. Les électeurs d'Emmanuel Macron sont particulièrement enthousiastes (70% d'optimistes) contre 29% chez ceux de Marine Le Pen. Ces résultats reflètent «les grands clivages qui structurent la société française» entre «gagnants et perdants de la mondialisation».
Un état de grâce
«Ces fractures n'ont pas disparu et le gouvernement devra en tenir compte», commente l'Ifop. Par rapport à janvier 2017, davantage de Français - mais loin de la majorité -accordent leur confiance au gouvernement pour réussir, surtout en matière économique. Ainsi, 35% espèrent une réussite de la lutte contre le chômage (contre 22% en janvier), 25% une augmentation du pouvoir d'achat (15% en janvier) et 23% une baisse des impôts (contre 17%). La confiance dans le gouvernement remonte aussi en matière d'écologie (45% contre 37% en janvier), 43% font confiance au gouvernement pour lutter contre l'insécurité (comme en janvier) et 33% pour réussir l'intégration des personnes issues de l'immigration (contre 30%).
Ces bons chiffres n'ont rien d'inédit car François Hollande comme Nicolas Sarkozy avaient eux aussi bénéficié d'un état de grâce. Par exemple en matière de lutte contre le chômage, 34% des Français faisaient confiance au gouvernement Ayrault en août 2012 contre 35% pour celui d'Edouard Philippe aujourd'hui. Et à plus long terme, les Français restent méfiants. Seuls 10% croient qu'Emmanuel Macron «aura transformé le pays en profondeur dans de très nombreux domaines», 38% s'attendent à «quelques réformes importantes», 32% à des changements «à la marge» et 20% à aucune transformation. Par ailleurs 43% sont satisfaits du statut décidé par l'Elysée pour Brigitte Macron, contre 33% opposés.