En cette période de scandale sanitaire sur les œufs néerlandais, et de révélations sur les maltraitances subies par les animaux d’élevage en général, il est de bon ton de se renseigner sur la provenance de nos produits de consommation.
Pour ce qui concerne les œufs, il n’y a qu’une solution pour arriver à ses fins : apprendre à lire les boîtes et les coquilles. Une pratique qui n’a rien de compliqué, à condition d’en connaître les bases.
La catégorie
Il existe deux catégories d’œufs, A et B, qui apparaissent sur la boîte. La catégorie A est réservée aux oeufs qui sont vendus au consommateur au détail. A priori, on n’a donc aucune raison de trouver des œufs de catégorie B en rayon de supermarché, puisqu’ils sont destinés à être livrés à l’industrie.
Le calibre
Les œufs de catégorie A sont ensuite classés selon leur poids. Le «calibre» d’un œuf, également présent sur la boîte, est relativement facile à lire, puisque les lettres utilisées sont les mêmes que celles qui indiquent la taille d’un vêtement dans l’habillement (S, M, L ou XL). Le calibre «S» est ainsi réservé aux petits œufs, qui pèsent moins de 53 grammes, tandis que les plus gros sont calibrés «XL», signifiant qu’ils pèsent plus de 73 grammes.
Le mode d’élevage
C’est certainement le critère le plus important dans le choix des œufs, lors de l’achat. Le mode d’élevage est indiqué par un code, présent sur la boîte comme sur chaque œuf. Ce code fonctionne avec un format qui ne change jamais.
Exemple : 0-FR-ABC-12
Le premier chiffre (dans l’exemple, 0), désigne les conditions d’élevage des génitrices de l’œuf. Il se décline ainsi :
0 = issu de l’agriculture biologique. Cela signifie que les poules ont été alimentées avec de la nourriture biologique (à 95 % minimum), ont eu accès à des espaces extérieurs, disposent d’abris et de végétation, ainsi que de nids et de perchoirs dans les bâtiments d’élevage.
1 = élevage en plein air. L’œuf provient d’un élevage extérieur, dans lequel chaque poule dispose au minimum de 4 mètres carrés, et ont la possibilité de s’abriter dans un bâtiment.
2 = élevage au sol. L’œuf provient d’une poule élevée hors d’une cage, mais exclusivement en intérieur, dans un bâtiment qui accueille au maximum 16 poules par mètre carré (soit 750 centimètres carrés par poule).
3 = élevage en batterie. Le «3» désigne un élevage intensif, dans lequel les poules vivent dans des conditions déplorables. Elles sont élevées uniquement en cage, à la lumière artificielle, et dans des conditions de surpopulation. Leur bec est souvent sectionné, pour des raisons de place, et aussi parce que des poules qui vivent à seize par mètre carré sans jamais voir la lumière du jour ni manger le moindre ver de terre, et peuvent avoir tendance à devenir agressives. Par ailleurs, un colorant peut avoir été utilisé dans l’alimentation de la poule pour faire ressortir la couleur du jaune d’œuf.
Pour une question de qualité du produit, mais aussi d’éthique, il est donc important de privilégier les œufs dont le code commence par 0, éventuellement 1, et de bannir absolument les «3», qui représentent malheureusement 80% de la production française.
La suite du code est faite de deux lettres (dans l’exemple, FR) qui désignent le pays d’origine des œufs. Enfin, les trois lettres suivantes (dans l'exemple, ABC) réfèrent au site d’élevage, et les deux derniers chiffres (dans l'exemple, 12) au numéro du bâtiment. De quoi retrouver le groupe de ponte si besoin.
Enfin, l’apparition de la mention Label Rouge sur la boîte d’œufs garantit une surface d’élevage extérieure de deux mètres carrés par poule minimum, un maximum de six mille poules par bâtiment, mais aussi une alimentation entièrement végétale, minérale et vitaminée.