Lors de l'accident de car le plus meurtrier en France depuis 1982 (43 morts à Puisseguin le 23 octobre 2015), le réservoir auxiliaire du camion impliqué dans la collision n’était pas «homologué».
C’est ce que révèle Le Parisien mardi matin, qui cite un rapport de «120 pages très détaillé» du BEA-TT (Bureau d'enquête sur les accidents de transport terrestre) qui écrit que «ni le réservoir, ni à fortiori son installation au dos de la cabine du tracteur routier n'étaient homologués au moment de l'accident».
Les enquêteurs de la Section de recherches de la gendarmerie de Bordeaux avaient déjà conclu en juillet 2016 qu'après le choc, c'est bien le déchirement «d'un réservoir auxiliaire situé à l'arrière de la cabine du camion, qui a provoqué l'incendie à l'origine du drame».
Un réservoir de 375 litres
«Pour le BEA-TT, même si l'ajout de ce réservoir 375 litres ne constitue pas une transformation notable du véhicule, l'installateur du réservoir aurait dû s'assurer auprès du constructeur du camion ou auprès d'un laboratoire reconnu que le véhicule modifié restait conforme à la règlementation», écrit le Parisien.
«Compte tenu du pouvoir calorifique de ce carburant et de la quantité mise en jeu, l'incendie s'est propagé très vite à l'autocar, faisant fondre et enflammant son habillage intérieur. L'incendie est très rapidement devenu incontrôlable», écrivent les enquêteurs.
Le Parisien rapporte que le BEA-TT formule cinq recommandations pour éviter de nouveaux de drames et «la principale concerne la résistance au feu des matériaux utilisés dans la construction des autocars», en réclamant de «nouvelles exigences en matière de toxicité des gaz dégagés par la combustion de ces matériaux».