La maire de Calais, Natacha Bouchart (groupe Les Républicains) a rédigé un communiqué dans lequel elle explique son intention de ne pas se soustraire à une décision de justice.
Lundi, le Conseil d’Etat avait rejeté les appels de la Ville de Calais pour donner raison au tribunal administratif de Lille. Ainsi, Calais doit désormais mettre en place des mesures pour aider les réfugiés (création de points d’eau, douches mobiles, sanitaires).
«Une injustice pour les Calaisiens»
«La ville de Calais ne donnera pas suite aux injonctions qui lui ont été faites», a-t-elle déclaré dans un communiqué de presse, affirmant que «la décision de justice du Conseil d’Etat est une injustice pour les Calaisiens car elle les met de nouveau sous la menace de la recréation d’une énième Jungle».
«Je ne puis accepter de mettre en place des installations qui réuniraient à nouveau les conditions de création de campements, de bidonvilles, et de points de fixation», a justifié la maire. «Depuis 2008, tout a été essayé pour tenter d’apporter une solution humanitaire aux migrants présents dans le Calaisis. A chaque fois, la mise en place de points de fixation a eu pour conséquence un afflux croissant de migrants vers Calais».
100 euros d'amende par jour pour la ville
Le refus de se soustraire à cette décision de justice vaut à la municipalité 100 euros d’amende par jour, pris dans le budget de la ville. «Je préfère payer cela plutôt que d’encourager une situation qui mènerait à 10 000 migrants à Calais en un an», s’est-elle défendue auprès de La Voix du Nord. «Je ne ferai rien. Si le ministre veut installer des douches, il réquisitionnera. Ce sera de sa responsabilité».
Cette position a été vivement critiquée, par de nombreuses associations notamment. «Il s’agit d’une décision du Conseil d’Etat, et il demande de ne pas infliger de traitement inhumain ou dégradant. Qu’une personnalité politique contredise cela me semble paradoxal», a réagi Christian Salomé, président de l’Auberge des migrants.
Natacha Bouchart s’était déjà faite remarquer au mois de mars, par son désir d’interdire les distributions de repas aux réfugiés.