«C'est une véritable catastrophe écologique», se désole mardi René Carandante, premier adjoint au maire de La Croix-Valmer (Var), où 400 hectares de forêt sont partis en fumée depuis la veille.
«Là où est passé le feu, ça ressemble à la Berezina, il n'y a plus rien, c'est brûlé». Les deux caps, cap Taillat et cap Lardier, sont dévastés, dit-il. «C'est tout noir, voir ces pins parasols tout calcinés, c'est vraiment atroce !» Incapable encore d'en parler au passé, il décrit «l'un des plus beaux sites d'Europe, sauvage, très beau avec ce vert (de la forêt) et ce bleu (de la mer), et une faune endémique».
«Cette année, la forêt n'a pas été entretenue, il n'y a pas eu de débroussaillement», se désole mardi Gabriel Magne, le maire d'Artigues (Var) d'où est parti le feu. Huit camions de pompiers ont lutté toute la nuit contre les flammes en vain et tous sont partis mardi matin vers la Croix-Valmer, raconte-t-il. Pour expliquer le manque de débroussaillement, un éleveur local, Gilbert Villa, met en cause la présence du loup. «Avec les loups, on ne peut plus aller en forêt et faire le débroussaillement. Avec les troupeaux, on était payé pour débroussailler les pare-feux. Cela fait deux ans que j'ai arrêté à cause des loups», dit-il à l'AFP.
Problème d'embroussaillement
«Depuis les années 1970, les paysages du sud-est deviennent plus favorables aux incendies», relève de son côté Thomas Curt, directeur de recherche à l'Irstea, un institut public. «L'agriculture recule, la forêt s'étend naturellement et les terres "s'embroussaillent"», relève-t-il, tout en soulignant que «les gens ont envie d'habiter près de la forêt», et les constructions à risque, en bordure des forêts ou des garrigues, pullulent. «Plus vous avez de maisons, de lignes électriques, de routes, et plus vous avez de départs de feu», déplore le chercheur.