Pris dans la tempête de l'affaire Bygmalion, Jérôme Lavrilleux, l'ancien bras droit de Jean-François Copé, envisageait de mettre fin à ses jours. C'est le texto d'une journaliste qui l'en a dissuadé.
Les faits remontent au 26 mai 2014. Ce jour-là, sur BFMTV, Jérôme Lavrilleux est au bord des larmes. Le directeur de cabinet de Jean-François Copé, alors président de l'UMP, annonce devant la France entière «qu'il y a eu des factures présentées à l'UMP pour des dépenses faites pour la campagne» de Nicolas Sarkozy.
Mais en brisant l'omerta sur Bygmalion, l'ancien directeur-adjoint de la campagne de 2012 se retrouve pris dans le tourbillon médiatique. «Au moment où je révèle les choses, j'ai l'impression de me regarder, et je me dis que c'est la fin de ma vie actuelle. Au fur et à mesure, je m'aperçois qu'il n'y aura pas de retour en arrière possible», se souvient-il dans l'édition du journal Le Monde de ce mardi.
Après avoir quitté le plateau de télévision Jérôme Lavrilleux rentre chez lui, dans l'Aisne. Mais psychologiquement, il est au bord du gouffre. «Je me suis dit : "Je n’en peux plus, j’arrête". J’ai une grange, alors j’y suis allé. Là, j’ai pris une grosse corde, et je l’ai passée sur une poutre…».
L'homme politique reçoit alors deux SMS de la part de journalistes. Dans le premier, un journaliste de l'AFP lui dit de «tenir bon». Mais ce message n'arrête pas les mains de Jérôme Lavrilleux, qui commence à réaliser un nœud coulant.
«Il fera beau demain»
C'est le second texto, venant de Ruth Elkrief, la journaliste de BFMTV, qui le fera finalement changer d'avis : «Elle me dit : "Jérôme, ça doit être très dur, mais il fera beau demain." Et là… Il fera beau demain… Cette phrase, je crois que toute ma vie, je ne…». Sous le coup de l'émotion, Jérôme Lavrieux ne termine pas sa phrase lors de son interview au Monde. Il conclut ensuite : «Et je laisse la corde sur la poutre. Ça s’est vraiment joué à pas grand-chose…».
De son côté, Ruth Elkrief a confirmé avoir envoyé ce SMS : «J'avais appris qu'il n'allait pas bien depuis l'interview, ça m'avait touchée. Je me devais d'être à la hauteur humainement, pas seulement professionnellement».