La préfecture de police de Paris a interdit un concert d'un artiste congolais prévu samedi soir à l'Olympia après des débordements d'opposants au régime du président Kabila qui ont conduit à trois interpellations.
«Les opposants au régime congolais, mobilisés pour empêcher la tenue d'un concert d'Héritier Watanabe, et tenus à distance de la salle de l'Olympia, se sont livrés, un peu avant 17h, à des débordements en particulier vers la place de l'Opéra», a indiqué la préfecture de police de la capitale en évoquant des poubelles incendiées.
«Pour mettre fin à ces débordements inacceptables, le Préfet, Michel Delpuech, décide d'interdire la tenue du concert», a-t-elle ajouté.
Trois personnes arrêtées
Trois personnes ont été interpellées et «les investigations se poursuivront pour identifier les auteurs de violences», a ajouté la préfecture de police.
Ces précautions avaient été prises en raison de «risques de troubles à l'ordre public» liés à la volonté d'opposants au régime du président Kabila d'empêcher le concert de cet artiste considéré comme un soutien du pouvoir.
La direction de la salle de spectacle parisienne avait alors demandé l'annulation du concert et «déposé une plainte en urgence» jeudi face aux menaces «proférées dans un contexte politique complexe en RDC», selon l'une des avocates de l'Olympia, Céline Astolfe.
Un artiste proche du pouvoir
Plusieurs artistes congolais comme Hériter Watanabe sont régulièrement visés par les opposants de la diaspora congolaise, notamment en Europe, qui leur reprochent d'avoir chanté pour le président Joseph Kabila lors des campagnes présidentielles de 2006 et de 2011. Joseph Kabila est au pouvoir en RDC depuis 2001 et se maintient à la tête du pays en vertu d'une décision controversée de la Cour constitutionnelle.