Cinq ans après avoir déterré des centaines de pièces de monnaie romaines, un breton a décidé de revendre son trésor aux enchères.
Le 2 avril 2012, le chasseur de trésor, aujourd'hui âgé de 78 ans, avait fait la découverte de sa vie, après des décennies à balader son détecteur de métaux sans succès : «Cela faisait trente ans que je faisais de la détection, je n’avais jamais vu ça. C’est un vrai coup de chance», a-t-il raconté à Ouest France, sous couvert d'anonymat.
L’homme se souvient de cette fameuse journée : «La veille, j’accompagnais des archéologues aux Châtelets [de Saint-Brieuc], on avait trouvé seize bracelets en bronze». Le lendemain de cette première découverte, il décide, un peu par hasard, de se rendre à Plouagat, une commune bretonne qui se trouve sur une ancienne voie gallo-romaine.
Le chasseur de trésors a alors jeté son dévolu sur des terres agricoles, après avoir obtenu l’autorisation du propriétaire. Tandis qu’il pensait mettre la main sur des tuiles qui recouvraient les maisons romaines, l’homme déterre des morceaux de bronze, frappés de visages et de silhouettes. Il réalise rapidement l’importance de cette découverte : «Ce sont des pièces rares, et pourtant c’est comme si elles avaient été frappées hier», a-t-il expliqué à Ouest France.
Des lots estimés entre 80 et 400 euros
Le propriétaire du champ, la Direction régionale des affaires culturelles (Drac), ainsi que l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) ont tout de suite été prévenus de cette découverte, pourtant restée secrète pendant cinq ans. Les propriétaires du trésor (celui qui est à l’origine de la découverte, le propriétaire des terres agricoles et la Drac) souhaitaient «éviter que les curieux, plus ou moins bien attentionnés, affluent».
Des analyses, effectuées en laboratoire, ont déterminé la période à laquelle ces pièces de monnaie ont été en circulation. Certaines ont ainsi été frappées sous le règne de l’empereur Gallien (qui était au pouvoir entre 253 et 268 après J-C), et celui de Claude II le Gothique (268-270). A cette époque, les usurpateurs Victorin (269-271) et Marius (268-269) avaient également brièvement régné en tant qu’empereur des Gaules.
Ces pièces ont ainsi été enfouies pendant plus de 1.700 ans avant que l’opiniâtre breton ne les retrouve. Sa part du butin figure depuis peu dans le catalogue d’une vente aux enchères, qui se déroulera mardi 11 juillet simultanément à Saint-Brieuc et sur Internet. Les pièces seront réparties par lot, selon le type de monnaie.
D'après les estimations du catalogue, les lots auraient une valeur allant de 80 à 400 euros. Avant d’être vendues au plus offrant, cette partie du trésor sera exposée le samedi 8 juillet à l’hôtel des ventes.