Ce lundi 3 juillet, Emmanuel Macron tiendra un discours devant les parlementaires, réunis pour l’occasion à Versailles.
Ce Congrès se veut l’occasion, pour le président de la République, de présenter les grandes lignes de son quinquennat et de sa méthode de gouvernance, devant les sénateurs et les députés. Un préambule au discours de politique général, plus détaillé, que prononcera le lendemain son Premier ministre Edouard Philippe.
Mise en place en 1963, cette réunion avait normalement pour vocation, de faire découvrir aux deux assemblées une révision proposée par le gouvernement. Comme le rappelle le portail Vie Publique, aucun autre sujet ne pouvait être abordé.
Petite nouveauté depuis 2008, le Congrès peut désormais se réunir pour écouter une déclaration du chef d’Etat ou se prononcer sur l’adhésion d’un État à l’Union européenne. C’est ce qu’avait choisi de faire Nicolas Sarkozy, le 22 juin 2009, à l’occasion de la crise financière qui mettait à mal le pays, rappelle le site économique Boursier.
La dernière fois que le Congrès s’est réuni, c’était le 14 novembre 2015. Lendemain des attentats perpétrés en Ile-de-France, qui avaient causé la mort de 130 personnes. François Hollande avait fait part de sa décision d’élargir la déchéance de nationalité aux binationaux «nés Français», lorsqu’ils sont impliqués dans une affaire de terrorisme. Une mesure qui avait par la suite été abandonnée.
Le président attendu au tournant
Habituellement plébiscité lors des occasions exceptionnelles, le Congrès de lundi marque une rupture dans la vie politique française. De nombreuses personnalités politiques se sont insurgées contre la décision d’Emmanuel Macron, dénonçant une «dérive» et un «retour au pouvoir absolu». Selon eux, le président de la République signifie là son désir d’écarter son Premier ministre, pour montrer qu’il est le seul à tenir la barre.
Nous n'irons pas au #Congrès de #Versailles pour dénoncer la dérive pharaonique de la monarchie présidentielle. https://t.co/GppCi8Kggw
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 29 juin 2017
Je n'irai pas au Congrès de Versailles lundi.1)c'est inutile et coûte cher 2)ça rabaisse le Gouvt 3)le PR n'a pas besoin de nous pour sa Com
— JC Lagarde (@jclagarde) 28 juin 2017
Congrès de Versailles:#SANSNOUS !!!!
Raison3:Resistons aux velléités absolutistes du pouvoir présidentiel!@pdharreville @deputesFdG pic.twitter.com/ktBYRXGMoD— Pierre Dharréville (@pdharreville) 2 juillet 2017
Très controversée, cette initiative n’a pourtant rien de surprenant. Elle s’inscrit dans le mode de communication habituel au nouveau président.
Bien décidé à renouveler le système politique, Emmanuel Macron a récemment fait part de son refus de participer à la traditionnelle interview télévisée du 14 juillet, instaurée sous le mandat de Valéry Giscard d’Estaing. Autre nouveauté, il n’y aura aucune grande conférence de presse semestrielle sous ce quinquennat.
Le président avait déjà fait part de sa volonté de tenir à l’écart la presse, privilégiant des retransmissions via les réseaux sociaux.