L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a globalement validé la cuve du réacteur EPR de Flamanville (Manche) mais a demandé ce mercredi 28 juin à EDF de changer son couvercle d'ici la fin 2024.
EDF pourra ainsi démarrer comme prévu fin 2018 l'EPR de Flamanville car les caractéristiques mécaniques du fond et du couvercle de la cuve sont «suffisantes (...) y compris en cas d'accident», mais les anomalies détectées constituent «une diminution des marges» de sécurité, a détaillé l'ASN dans un communiqué.
Contrôles supplémentaires
En conséquence, EDF devra mettre en oeuvre «des contrôles périodiques supplémentaires afin de s'assurer de l'absence d'apparition ultérieure de défauts», demande le gendarme du nucléaire. Si ces contrôles sont «réalisables» sur le fond de la cuve, leur «faisabilité» sur le couvercle «n'est pas acquise», et il ne peut donc «être utilisé que pour une durée limitée», fixée à fin 2024, a précisé le président de l'ASN, Pierre-Franck Chevet, lors d'une conférence de presse.
Une concentration excessive en carbone avait été détectée fin 2014 sur l'acier du fond et du couvercle de la cuve, affaiblissant potentiellement leur résistance, alors que la cuve est un équipement capital dans le confinement de la radioactivité d'un réacteur.
Cette position préliminaire de l'ASN sera soumise à plusieurs consultations et le gendarme du nucléaire rendra son avis définitif «en octobre 2017», précise-t-il.
EDF et Areva ont déjà pris les devant, en passant une commande en ce sens à un groupe japonais, dans l'optique de fabriquer un nouveau couvercle, ont indiqué à l'AFP des sources concordantes. Le délai de 2024, fixé par l'ASN correspond au temps qu'estime nécessaire le gendarme du nucléaire pour fabriquer ce nouveau couvercle, soit «de l'ordre de sept ans». Cette décision, si elle est confirmée en octobre, permettra à EDF de démarrer comme prévu l'EPR de Flamanville fin 2018, pour une mise en service commerciale en 2019.