Alors que son nom circulait pour Matignon, Florence Parly conserve finalement la même place, dans le nouveau gouvernement Castex : celle de ministre des Armées.
Agée de 57 ans, cette énarque, femme de gauche, connaît bien la machine gouvernementale. Avant d'être nommée en juin 2017 ministre des Armées en remplacement de Sylvie Goulard, rattrapée par l'affaire des emplois fictifs présumés au MoDem, Florence Parly a été membre de plusieurs cabinets ministériels dans les années 1990.
Après avoir adhéré au Parti socialiste en 1995, elle a rejoint le cabinet du tout frais Premier ministre Lionel Jospin en 1997, en tant que conseillère pour les affaires budgétaires. En 2000, à seulement 37 ans, cette haut fonctionnaire - qui a participé à la création du RMI à la fin des années 80 et de la CSG au début des années 90 - a été nommée secrétaire d'Etat au Budget. Cette année-là, elle a médiatisé sa grossesse en posant enceinte pour le magazine Elle.
Florence Parly (2ème en partant de la droite) enceinte, à la sortie d'un Conseil des ministres en septembre 2000, aux côtés de la ministre de l'Environnement Dominique Voynet, de la ministre déléguée à la Famille et à l'Enfance Ségolène Royal et du secrétaire d'Etat à l'Industrie Christian Pierret (©Georges Gobet/AFP)
Un passage à Air France et à la SNCF
Passé le séisme du 21 avril 2002 - l'élimination du candidat socialiste à la présidentielle Lionel Jospin dès le premier tour du scrutin -, elle a tenté de se faire élire comme député de l'Yonne en 2002, sans succès. Elue sur la liste PS aux régionales en Bourgogne en 2004, elle a occupé la vice-présidence du conseil régional jusqu'en 2006, avant de renoncer à la politique.
En 2007, elle s'est reconvertie dans le privé, chez Air France de 2008 à 2014 tout d'abord, et ensuite à la direction générale de la SNCF. De 2016 à son arrivée au ministère des Armées en 2017, elle était directrice générale de SNCF Voyageurs.
Discrète, très peu présente dans les médias comparée à certains de ses collègues (Bruno Le Maire, Marlène Schiappa, Jean-Michel Blanquer...), Florence Parly a dû faire face dès son arrivée à l'Hôtel de Brienne à une coupe de 850 millions d'euros dans le budget de son ministère.
Des dossiers complexes à affronter
Elle a par la suite affronté des dossiers complexes, tels que celui de la loi de programmation militaire pour la période 2019-2025. Adoptée en juin 2018 par le Parlement, elle prévoit que la France porte ses dépenses en matière de défense à 2 % de son PIB, conformément à l'objectif fixé par les Etats membres de l'OTAN en 2014.
Florence Parly s'est battue pour faire progresser la mixité hommes/femmes dans les armées, au risque de faire grincer des dents.
En trois ans, elle a multiplié les entretiens diplomatiques, enchaîné les déplacements à la rencontre des forces et plaidé la cause des industriels de défense à l'étranger, pour le bien des exportations d'armement français. Un dossier sensible qui a valu des critiques récurrentes à son ministère, accusé par nombre d'ONG de faire affaire avec les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite, impliqués au Yémen dans un conflit qui a fait des dizaines de milliers de morts.