Les usagers de cannabis s'exposeront bientôt à une amende s'ils sont surpris en train de fumer. C'est ce qu'a annoncé ce matin sur RMC le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb.
«On voit de plus en plus qu'il y a une articulation très forte entre trafics de stupéfiants et terrorisme, a justifié ce dernier. Ce que dit Emmanuel Macron ce sont deux choses. La première c'est qu'on puisse dresser une contravention tout de suite, parce que pour l'instant quand quelqu'un est interpellé pour trafic de stups, il ne se passe rien. Ça, dans les trois quatre mois qui viennent nous allons le mettre en place. Deuxième chose, éloigner les gens du quartier, c'est-à-dire leur interdire de reparaître dans le quartier afin qu'il ne viennent pas narguer la victime qui a porté plainte, et qui s'aperçoit que sa plainte est nulle.»
Durant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait expliqué au Figaro qu'il souhaitait que les forces de l’ordre puissent infliger une amende «immédiate» de 100 euros, qu’il juge «plus dissuasive et efficace» qu’une «réponse pénale plus tardive et théorique» ou que les «peines symboliques» que sont les rappels à la loi. Il avait également dit «ne pas croire à la dépénalisation des 'petites doses'».
«Juridiquement, effectivement, c’est bien une dépénalisation» que propose Macron, a expliqué pour sa part Benjamin Griveaux à Libération. «Mais on a préféré parler de contraventionnalisation, pour qu’on comprenne bien, parce que tout le monde n’a pas forcément en tête toutes les subtilités dépénalisation/légalisation».
En théorie, la transaction pénale mise en place en octobre 2015 permet déja aux policiers de faire payer une amende en cas de petit délit, mais la procédure n'est quasiment pas utilisée, car jugée trop lourde.